07. Une lueur dangereuse.

1.1K 28 32
                                    

Le cours de culture scientifique commence à me bourrer le crâne. C'est très spécifique et technique, les calculs sont nombreux et bien complet. La pause qui devrait arriver me fera du bien pour prendre l'air frais et fumer ma clope comme à mon habitude.

L'air extérieur ne se réchauffe pas pour autant. Les températures ne cessent de baisser malgré la saison. Alors tant concentrée dans mes exercices, une voix vient m'interrompre dans mes calculs, ma voisine de classe.

Tu t'en sors ? me fait la jeune femme à ma gauche.

Oui c'est complexe mais ça va et toi ?

Pas trop. Fait-elle d'une mine exaspérée.

Je vais t'aider.

Il est important que je lui explique. J'évoque les différents détails et les explications qui sont nécessaires pour sa compréhension. Cette année, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Cette discipline est très technique et pourtant nous serrons évalués très prochainement.

Au moindre faux pas, cela peut nous emmener au rattrapage et ce n'est pas dans mes ambitions.

Je me demande d'ailleurs si les autres s'en sorte et j'espère pour eux.

Ma tête se tourne en direction de la bande, à quelques rangs au dessus dans le fond de l'amphithéâtre. Ils ont déjà redoublé leur année, il serait dommage pour eux de faire un doublon.

En les voyant cela me peine. Nous nous sommes toujours pas expliqué avec Jess et avec les garçons, nous parlons mais brièvement depuis près de deux semaines. Cela devient pénible et agaçant. J'en viens même à m'ennuyer sans eux et à penser qu'ils m'évitent. C'est un peu l'ironie du sort d'ailleurs, moi qui souhaitais être tranquille en venant ici. Je pense bien que leur présence me manque, mais pas au point d'en devenir vital. N'abusons pas les choses non plus.

Quand je vois leur sale mine, je vois dans leurs yeux, les uns comme les autres, qu'ils ressentent une once d'inquiétude. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'agit probablement d'Alceo. Ce grand gaillard à la musculature imposante. Je n'ai aucune nouvelle de lui mais il n'est toujours pas revenu en cours, comme quoi, nous ne sommes pas invincible. Je sais par contre que les garçons n'enchainent que les cours, les entrainements et les visites au centre. Et Jess pareil, malgré qu'elle ne joue pas aux football, elle les accompagne. J'ai entendu dire qu'ils voulaient tous continuer de jouer pour se venger de ce connard. Et il est vrai qu'a leur place, je ferais de même. Lorsque l'on a pas ce que l'on veut, la vengeance est le seul moyen pour obtenir autre chose en lien avec ce que l'on voulait obtenir au préalable.

En voyant le regard que Jess m'envoie, parmi les nombreux centimètres qui nous sépare dans la pièce de l'amphithéâtre aux lueurs sombres, j'arrive à discerner des éclairs dans ses pupilles bleues devenues aussi sombre que la pièce. Il est clair que la rancoeur chez elle n'a pas disparu à mon égard. Je n'ai pourtant pas tué un loup.

Par dessus tout, je vois surtout à leur visage et par leurs traits lourds, qu'ils sont fatigués. C'est vrai que la fin de semaine commence à tirer. Il est dur de suivre des cours si intensifs toute une semaine. Mais nous n'avons nullement le choix. Un diplôme nous attend.

— Vous pouvez y aller. Intervient le prof M.Hilkaz.

Le soulagement parcours alors mes veines lorsque ces mots prononcés résonnent dans l'habitacle de l'amphithéâtre assombri. J'ai bien cru que tout mon crâne et mon corps allait faire une explosion.

Mais nous voilà en week-end, le quatrième maintenant depuis mon arrivée. Et je compte bien me reposer et profiter en même temps.

Mes camarades ne trainent pas à ranger leurs affaires et sortent tous en se bousculant. La porte, maintenant bien libre, je m'en vais à mon tour en piétinant tellement l'envie de prendre l'air m'enivre.

INVINCIBLE TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant