Épilogue.

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Cinq jours plus tard...

ALCEO

Assis sur le siège, les mains crispées sur mes genoux, l'anxiété se lit clairement sur mon visage. L'atmosphère dans la salle est empreinte de tension et d'inquiétude. Les murmures étouffés de mes amis résonnent dans mes oreilles, mais je ne peux pas me concentrer sur autre chose que sur son état de santé.

Mon regard se perds dans le vide, tandis que je repasse en boucle les moments passés avec elle. Les souvenirs se mélangent à mes pensées les plus sombres, et je me sens submergé par une vague d'émotions contradictoires.

J'attend patiemment ma grand-mère, qu'elle sorte de cette pièce. Et les bruits des pas des médecins et des infirmières résonnent sans cesse dans le couloir, faisant battre mon cœur un peu plus fort à chaque fois.

Chaque fois que la porte s'ouvre, mon regard se fixe sur l'entrée, espérant voir le visage rassurant de ma grand-mère, prête à me donner des nouvelles positives.

Les minutes semblent se transformer en heures, et je sens mon impatience grandir. Je passe mes doigts dans mes cheveux, essayant de trouver un moyen de me calmer. Chaque instant est une éternité, et je ne peux m'empêcher de me demander si elle s'en sortira.

Le coeur battant, stressé et angoissé, je ne veux qu'une chose : quitter cet endroit.

Les yeux piquants, les larmes brulantes, mes émotions menacent mon corps d'exploser.

Je n'en peux plus.

Je n'en veux plus.

Je ne veux plus.

La sensation est si étrange, et froide, qu'elle me glace le sang.

Lorsque je remarque la silhouette de ma grand-mère sortir de cette pièce, si angoissante, le visage creux et les yeux rivés au sol, mon cœur bat la chamade, attendant avec anxiété ses mots.

Seulement, je saisi très vite que c'est la fin.

Mes amis à mes côtés, s'effondrent, hurlant de tristesse, de douleurs.

Tandis que moi, j'explose de colère sous les visages tirés des autres membres de la pièce, refusant catégoriquement d'y croire.

Ça ne peut pas se passer comme cela. Pas encore une fois. 

Je ne supporte dès à présent plus rien.

Et encore moins ma propre personne. 

J'ai semé le chaos contre mon gré, pensant bien faire.

Je ne suis que le reflet de ce que je fais endurer aux personnes qui me tiennent à coeur.

Je les détruit en étant leur poison, ne sachant nullement comment agir.

Je ne vaux pas mieux que mon salopard de père.

Je me sens d'un coup, obligé d'extérioriser cette haine que j'ai envers lui, mon père, mais surtout envers moi. Je suis le plus gros connard de la terre. Je n'ai su la sauver. 

Je ne mérite rien.

Et cette pensée me rejoint en pensant que mon paternel avait raison de moi.

Je ne suis rien.

Et je ne vaux rien.

À ça, je me lève en bondissant de ce banc inconfortable et irritant sur lequel je suis affalé depuis des heures. Les mains crispées en poings serrés, les veines de mon cou palpitantes de colère, je foule mon poing dans le mur à mes côtés. La tension accumulée depuis des jours se libère enfin, par ma colère. Dans un geste de frustration, je fais voler en éclats un vase qui se trouve à proximité, brisant le silence de l'hôpital. Les éclats de verre tombent sur le sol, résonnant comme un symbole de ma propre détresse.

Le chaos momentané attire l'attention des autres patients et du personnel médical des couloirs, qui se tournent vers la scène avec surprise et inquiétude. Mais je suis indifférent à leur regard. Ma colère est un torrent impétueux qui me submerge, et je ne peux plus me retenir.

Mon visage rempli de souffrance, je grimace de douleur physique et intérieur avant de tomber au sol.

Mon corps s'éteint.

Et mon coeur brule.

INVINCIBLE TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant