INVINCIBLE TOME I & II

10. Une respiration à double-sens.

Dans un lit, que je ne connais pas. Je regarde aux alentours avec mes yeux à peine ouvert. Ma tête me fait mal, mais je peux distinguer des murs vides et blanchâtres. Des machines résonnent près de moi, accentuant mon mal crânien. Mon poignet droit est ficelé de partout et la sensation est désagréable tant il est engourdi. J'essaie en vain de me rappeler pourquoi, je le suis, mais rien n'y fait. Je n'en sais rien.

Une blonde rentre à l'intérieur de la chambre. Visiblement ma chambre. Impossible de m'être un nom, pourtant son visage ne m'est pas inconnu.

Lorsqu'elle me salue et me demande si elle peut m'enlacer, sa voix résonnante me rappelle que c'est elle. C'est Jessica Reynolds.

Je suis contente de voir quelqu'un que je connais. Cela me rassure. Être dans un espace comme celui-ci, me rappelle de trop lourdes souffrances, dont je ne suis capable de supporter une nouvelle fois.

— Tu m'as manqué poulette.

Je ne répond rien. Encore trop perdue et dans les vapes.

Elle se relève et me regarde avec des larmes. Je remarque qu'elle s'est surement inquiétée pour moi.

Peu à peu je reprends mes esprits alors que la blonde ne cesse de texter sur son cellulaire.

— Les autres arrivent ! dit-elle avec une pointe d'excitation dans sa voix tendre et chaleureuse.

— Qui ? prononcé-je faiblement.

—Jack, Elliès, Matt. Peut-être Alceo mais tout dépend d'où il est.

Je roule à peine des yeux, qu'elle se remet à parler.

— On est désolé Yléana. Pour tout. On a tellement eu peur pour toi.

— C'est rien.

Alors que j'ignore tant ce qu'il s'est passé.

— Si justement. On a agit pensant bien faire pour te protéger. Mais au lieu de ça, on a oublier de voir comment tu allais. On aurait dû voir ton incapacité à aller au travail. Mais on était même pas là. Nous n'avons pensé qu'a nous.

— Jess... de quoi voulez-vous me protéger ? Ou de qui ? me souvenant soudainement de leur parole lors de la soirée à la fraternité.

Elle me lance un regard des plus surpris pendant un quart de seconde, mais change rapidement en sachant que tôt ou tard, je finirais bien par lui poser cette question.

— De... Luther. Max Luther.

Encore lui. Mais pourquoi ?

— Comment ça ?

Elle part chercher un fauteuil au bout de la chambre et le déplace près de moi. Elle se pose à l'intérieur prête à m'expliquer ce que je cherche tant à comprendre.

— Nous ne savons pas encore comment, mais Max est lié aux affaires du père d'Alceo. Je ne vais pas rentrer dans les détails parce que ce n'est clairement pas à moi de le faire mais son père lui veut du mal. Il s'en prendra à tous ceux qu'Alceo appréciera.

— Alors pourquoi est-ce que je figure dans la protection ? Il me déteste tout comme je ne le supporte.

— À ta place, je n'en serais pas si sûre. Me sourire t-elle, tandis que je lève les yeux à cette réflexion.

Cette histoire est des plus effrénée que je connaisse.

C'est complètement absurde. Comment un père peut vouloir du mal de son fils. C'est désolent et détruisant. Je commence à comprendre la façon dont l'abruti se tient. Il est souffrant, il tente alors de faire souffrir les autres pour atténuer sa douleur, si j'en crois mes pensées.