T2 - 06. Panic. Panic.

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ELLIÈS

Worcester, Cap-Occidental, Afrique du Sud

— Chef ?

— Oui Preston ? réponds-je à mon collègue en me relevant le dos pour adapter mon attention sur lui.

— Elle vient d'appeler. Elle arrive dans une trentaine de minutes.

— Bien. Merci Preston.

Le soleil tapant sur l'Afrique du Sud, la chaleur sur la ville de Worcester, ça devient compliqué de continuer ce projet au fil des jours. Mais je ne peux pas abandonner.

Cette école, ils en ont besoin ses enfants. Construire ce bâtiment me force à puiser dans mes capacités et je suis heureux de le faire.

En venant ici, je savais que j'avais besoin de me sentir utile. Il fallait que j'aide des personnes en difficulté, que je fasse dans l'humanitaire. Il fallait tous simplement que je fasse remplacer une douleur. Cette douleur.

Celle du deuil.

Aujourd'hui, je suis content. Enfin, j'aime ce que je fais et pour rien au monde j'abandonnerai. Je me sens vivant ici. Contrairement à Conway, où, je me sentais étouffer depuis la disparition d'Yléana.

— Allez les gars, petite pause pour se rafraichir ! dis-je à mes collègues avec qui je collabore pour la montée de ce projet.

Ils arrêtent tous leurs tâches et viennent rejoindre l'arrière des différents camions à outils pour s'hydrater. Avec une chaleur des plus lourdes, il est important de faire des pauses toutes les trente minutes pour avaler un coup d'eau.

Bien entendu, pour mener au mieux ce projet, et avancer en étant perspicace et coriace, nous prenons des pauses de cinq minutes pas plus.

— Elliès. Tu as eu un retour ? demande un très bon ami, qui bosse avec moi.

C'est lui qui m'a accordé sa confiance pour ce projet. Lorsque je suis arrivé ici, seul, ne connaissant rien, il a su me guider et me faire confiance dans le projet que je souhaitais mettre en place. Ryon, de huit ans mon aîné, est devenu un très bon ami sur qui je peux désormais compter. Il est mon bras droit pour la montée de cette école. Il me fait parfois même penser, à Matthew.

Assez discret mais franc, grand gaillard mais doux, ce mec est génial ! Et je suis plus que fier de l'avoir croisé sur le chemin de mon nouveau départ.

— Non. J'attend. réponds-je à mon ami.

Sa peau couleur doré par le soleil, les tatouages marquants son bras et son épaule gauche, ses cheveux coupés court noir, font de ce mec, un gars bien sollicité par la gente féminine et je le remarque lorsqu'il part rejoindre son poste, quand deux nanas, blondes, travaillant aussi avec nous, le reluque.
Ce qui m'arrache un rire discret.

— Allez on y retourne. Faites attention à vous tout de même. les préviens-je une énième fois sur le faite de ne pas trop forcer et de faire attention à leur santé.

Les conditions sont très rudes ici au vu de l'effort physique qu'il y a à fournir pour la construction de ce projet et de la chaleur. Néanmoins, rien ne nous arrête.

Tous en place, nous reprenons du service.

Des collègues en menuiseries, en découpe, en coulage, je me contente de diriger mes troupes et de mesurer les planches ainsi que tout le matériel pour les façades du nouveau bâtiment qui se construit.

Nous continuons comme ça pendant les trente prochaines minutes, où nous consacrons une nouvelle pause pour s'hydrater du mieux qu'on peut malgré le dépassement des 40 degrés.

INVINCIBLE TOME I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant