INVINCIBLE TOME I & II

T2 - 39. Festivités.

YLÉANA

Le regard rivé vers l'extérieur à travers la fenêtre, avec un air pensif, j'essaie de me libérer l'esprit en pensant au repas de Noël de ce soir. Je tiens une tasse de café à peine entamée dans mes mains, mon regard se perdant dans l'horizon. Les autres sont réunis dans la cuisine de mon grand-père, discutant avec une énergie que j'ai du mal à partager depuis que nous sommes rentrés du ranch.

J'ai adoré découvrir cet endroit si paisible et si merveilleux. Ça m'a rappelé instinctivement les souvenirs et les émotions que j'avais petite quand j'allais rejoindre mon grand-père au Ranch, entouré de chevaux. Il était toujours si heureux de me voir et de passer du temps avec moi. Quand je l'ai vu me regarder admirer les lieux tout à l'heure, j'ai remarqué la lueur de bonheur qu'il avait. Il est heureux et moi aussi, je le suis. Avec lui. Il représente toute ma vie. C'est bien la seule personne qui m'a élevé et éduqué. Je ne pourrais assez le remercier.

— Yléana, tu veux bien nous aider avec les desserts ? me demande Jackson, la voix joyeuse et pleine d'entrain.

Je fais un sourire forcé, me retournant vers lui avec un regard qui essaye de masquer la douleur sous-jacente que je ressens.

Je les rejoins et dépose ma tasse et me dirige vers la table où ils sont occupés à disposer des gâteaux et des pâtisseries pour ce soir. En m'approchant, je tente de concentrer mon attention sur les tâches devant moi, mais ma pensée est toujours accrochée à lui.

— Tu sembles un peu ailleurs, observe mon meilleur ami me jetant un coup d'œil rapide alors que j'arrange les desserts.

— Je vais bien, répond-je, ma voix légèrement tremblante.

Je prend une pâtisserie avec des gestes un peu trop précipités, ce qui ne manque pas de faire tomber quelques miettes sur le plan de travail.

Merde !

Le bruit de la conversation se poursuit néanmoins, ponctué de rires et de murmures, mais je me sens comme une spectatrice distante. Mon esprit vagabonde toujours vers l'italien.

— Yléana, tu es sur que tu vas bien ? demande maintenant Matt, qui a remarqué la lueur d'inquiétude dans les yeux de Jack.

J'essaye de sourire à nouveau, plus sincèrement cette fois, mais c'est un sourire fatigué.

— Oui, tout va bien. C'est juste... un peu compliqué avec tout ce qui se passe.

— On comprend, dit Matt, s'approchant pour ajuster les desserts N'hésite pas à nous dire si tu as besoin de quoi que ce soit. Nous sommes là pour toi aussi.

— Merci, répond-je, me forçant à être reconnaissante même si le poids de la situation me parait presque écrasante.

Alors que j'essaie de participer à la conversation, mon regard se porte souvent vers la cheminée où le feu danse, me perdant dans la chaleur et la lumière qui semblent si éloignées de la froideur que je ressens dans mon cœur.

Après la cuisine, je me retourne près de la fenêtre espérant trouver un peu de répit dans la vue qui commence à devenir nocturne. Ma douleur est un poids lourd, presque palpable, et chaque rire autour de moi semble être un rappel cruel de l'absence d'Alceo.

Il me manque...

Le murmure des conversations continue, mais j'ai du mal à me concentrer. Chaque fois que quelqu'un pose des questions ou fait une remarque, j'offre mécaniquement un sourire poli mais éteint.

Je me sens coupable d'être si distante, mais chaque effort pour paraître normale me semble plus lourd que le précédent.

La soirée allait commencer, tout le monde part se préparer à l'étage dans les chambres qu'Alessandro, nous a attribué. Mais, je sens mes forces s'épuiser et n'ai pas le courage de me préparer pour le repas de Noel.