INVINCIBLE TOME I & II

T2 - 32. Libération.

ALCEO

La soirée se fait longue. La fatigue commence à m'emporter tandis que nous sommes tous rassemblé autour du canapé.

Alessandro, finit par ouvrir ses yeux clos jusque là. Remarquant, qu'il va bien, je souffle de soulagement. Angoissé tout le long, je me sens respirer à nouveau, emportant l'air de la pièce dans mes poumons. J'ai eu peur. Très peur.

Son état n'est que le reflet de la situation, du mensonge qui vivait autour de lui. Le voir reprendre peu à peu ses esprits, me tire un sourire.

Je m'en veux tellement de ne pas lui avoir avoué dès que j'ai appris la vérité. Je me sens coupable de son état mais en remarquant qu'il va bien, me rend plus léger.

— Alessandro, comment te sens-tu ? demande Giulia au concerné.

Il prend un petit temps avant d'affirmer qu'il se sent mieux. Jess lui file un verre d'eau qu'il boit en se redressant.

— Merci. s'exclame-t-il d'une petite voix.

La culpabilité m'envahit tout de même. Je décide de prendre les devants.

— Alessandro, je m'excuse. Je suis profondément désolé que tu ne l'apprenne que maintenant. Je... j'ai voulu te le dire mais...

— Fiston ! Ne t'en veux pas. Je n'en veux à personne.

— Mais....

— Non mon grand ! Je t'assure.

Putain ! Cet homme est un ange. Comment fait-il pour ne pas avoir de rancoeur ? De colère ou de déception envers nous ?

Comment fait-il pour toujours voir les choses du bon côté ?

Merci Alessandro !

— Je vais bien et je suis content que vous soyez là. continue-t-il, rassurant un peu tout le monde.

Il se redresse un peu plus, se trouvant désormais assis sur le canapé en cuir beige avant de poursuivre, les regards, tous braqués sur lui. À l'exception d'Elliès, son visage rivé sur son portable.

— Écoutez. Je pense que... j'ai simplement eu un petit moment d'égarement mais je suis content, même heureux de savoir que vous allez bien et que ma petite fille va bien elle aussi. Qu'elle soit là.

Le ton de sa voix qui accompagne ses paroles, son rapidement l'auteur d'une larme qui se déverse sur mon visage. Il est si pur et touchant. Il accepte la situation bien qu'elle soit compliqué et surtout il m'a l'air heureux d'apprendre qu'Yléana est de ce monde. Ça fait chaud au coeur de ressentir l'amour qui lui porte. Elle est chanceuse la petite.

J'aurais rêvé avoir un père ou un grand-père comme lui pour avoir une épaule masculine sur qui je pouvais compter. Malheureusement, n'ayant pas connu mon grand-père, je n'ai pas eu cette chance avec mon père non plus. Cela dit, je sais qu'aujourd'hui, j'ai gagné cet instinct paternel avec l'arrivé d'Alessandro, par miracle, dans ma vie.

Je prends rapidement conscience que l'arrivé d'Alessandro, ne doit pas être facile pour la belle italienne. Depuis des années, depuis l'âge de ses quatorze ans, elle l'a cru parti de ce monde. Le choc doit être inévitable pour elle et je n'ai même pas pensé à ça.

Elliès lui a avoué à Paris, puis Jess hier par téléphone. J'imagine le choc...

J'aimerais être là pour elle... mais j'ai fait de la merde comme d'habitude....

Bordel, quand est-ce que cela s'arrêtera ? Je ne suis même pas capable de réfléchir correctement et d'agir normalement avec elle... Je ne suis qu'un con.