INVINCIBLE TOME I & II

T2 - 38. Solitude.

ALCEO

Je reste immobile, les poings serrés. Dès que la porte de cet appartement s'est refermée derrière elle, j'ai senti une vague de regret m'envahir. Mais la colère et la peur m'empêche de la rappeler et de faire machine arrière. Je me laisse tomber sur le canapé à la place, les yeux fixés sur la porte, me demandant si je venais de commettre la plus grande erreur de ma vie.

"Pars" 

Je reste assis sur le canapé, le silence de l'appartement pesant lourdement sur moi. Je me rend compte que mes paroles ont été beaucoup trop cruelles, et je ne peux chasser le sentiment de regret qui grandit en moi. Mais mon orgueil et ma peur m'empêche d'agir.

Tandis que je sens la lourdeur de mes paupières les fermer, un claquement de porte violent résonne à travers l'appartement. En clignant des yeux, je remarque que ce n'est autre que mon meilleur ami. Mais rapidement sa colère m'interpelle.

— Qu'est-ce qu'il y'a ? lui demandé-je.

— Tu te fous de moi ? Comment ça qu'est-ce qu'il y'a ? Alceo, tu n'es qu'un gros connard qui refuse d'admettre toutes les vérités en face ! Ta façon de traiter Yléana, voilà ce qu'il y a ! Tu la repousses, tu la fais souffrir et par-dessus tout, tu te fais du mal à toi-même ! Tu fais souffrir tout le monde en particulier celle que tu aimes abruti !

Je souffle de honte. Oui, c'est vrai que je lui fais peut-être du mal mais il est hors de question qu'elle me voit dans un état minable lorsque je crèverais.

— Je n'ai pas à me justifier. lui sorté-je à la place en me relevant pour rejoindre ma chambre à l'étage.

Seulement, je sens rapidement une poigne m'attraper et me frapper contre le mur du salon. Face à moi, un Elliès en colère, sa veine du cou ressortant fois mille. Les poings serrés, les muscles tendus, je sais qu'il en a envie.

— Vas-y. frappe-moi. lui accordé-je le droit.

Je le mérite après tout.

— Je fais ça pour elle, pour la protéger !

Elliès éclate de rire, un rire sans joie sans me frapper en revanche.

— La protéger ? Tu veux dire la détruire ? Tu ne fais que détruire tout ce que vous avez construit ensemble !

— Tu ne sais pas ce que c'est ! crié-je, me rapprochant d'Elliès, son visage rouge de colère. Tu ne sais pas ce que c'est de vivre avec cette peur constante, de savoir que chaque jour pourrait être le dernier. Je ne veux pas qu'elle subisse ça !

— Et tu penses vraiment que la rejeter est la solution ? Tu as été privé d'elle pendant un an ! hurle mon meilleur ami. Tu es tellement aveuglé par ta peur que tu ne vois pas que tu fais souffrir tout le monde autour de toi, y compris moi !

Je serre les poings, ma respiration est rapide et irrégulière. Ma patience à des limites !

— C'est facile pour toi de juger. Tu ne vis pas avec cette épée de Damoclès au-dessus de ta tête !

Elliès s'avance, son visage à quelques centimètres du mien.

— Non, je ne vis pas avec ça. Mais je vis avec la douleur de voir mon meilleur ami se détruire et détruire ceux qui l'aiment. Tu crois que c'est facile pour moi de rester là et de regarder ça se passer ?

Je recule immédiatement mon visage contre le mur, frappé par l'intensité des paroles de mon ami.

— Je... je ne veux pas te perdre non plus, Elliès. Mais je ne sais pas quoi faire d'autre.