INVINCIBLE TOME I & II

T2 - 16. Lourdes douleurs.

YLÉANA

— Eda ! Je rentre sur Paris. la préviens-je en sortant de la chambre, les valises à la main.

J'ai réussi mon objectif, du moins celui où justice devait être faite et j'ai réussi à l'établir.

Maintenant, rien ne me retiens ici. Je suis dans la ville de son enfance, de mon enfance et de plus, je n'ai plus de stage. Cette ville est ouvertement le reflet du malheur que j'ai vécu ici quelques années en arrière. Depuis la mort de mon grand-père.

Le souvenir douloureux que j'ai vécu en apprenant sa disparition quand j'avais atteins seulement mes quatorze ans me reviennent systématiquement en tête. Et de plus en plus, depuis que ce connard à évoquer mon papy.

« Alessandro ne s'en sortira pas indemne. »

Je ne comprend pas, jusqu'à avoir des doutes.

A-t-il dit cela pour me bruler le coeur en plus de toutes les atrocités qu'il m'a fait ?

A-t-il dit ça par méchanceté ?

Ou a-t-il dit une vérité que je ne connaissais pas ?

Je me rend vulgairement compte que ce que j'ai fait, Alessandro aurait pu le faire aussi.

Faire la morte auprès des miens. Faire la vivante auprès des autres...

Grand-père, tu me manques terriblement. Et si y'a une infime possibilité que tu sois encore de ce monde, reviens-moi putain !

Mais enfaite, pourquoi aurait-il fait cela ? Ça n'a aucun sens, ce n'est tout bonnement pas possible. Il faut que je me rend à l'évidence et éteins au plus vite, cet once d'espoir, à proprement parlé qui est inutile.

— Attend. Yléana qu'est-ce que tu fais ? s'affole-t-elle à ma vue, quittant le comptoir de la cuisine pour me rejoindre près du canapé.

Enfilant mes chaussures, je lui répond rapidement sachant que je ne reviendrais pas sur mes postions.

— Je rentre. Je n'ai plus rien ici.

— Si Yléana. Tu dois encore te battre pour ton stage et pour lui. Il est encore là alors va le chercher avant qu'il n'en soit trop tard. me confie-t-elle.

Seulement rien ne me fera changer d'avis, je ne veux plus rester ici. Je suffoque, je sature, je ne supporte simplement plus rien. J'ai l'impression d'avoir souffert comme si j'avais quatre vies différentes mais en une. C'est de trop. Je ne peux pas. Je ne peux plus. Je sais que tout est fini entre lui et moi en plus.

Quatre jours se sont passés depuis ce misérable retour à Stollencia Agency. Et toujours aucune réponse de Zion non plus. Difficile en même temps pour lui, au vu des mots que l'abruti a employé à mon égard. Quelle enflure lui aussi. Il m'a décrédibiliser auprès de mon tuteur. Une honte. 

Il ne comprendra jamais rien ne pensant qu'a lui. Égoïste.

— J'ai perdu face à lui. Je ne peux pas cautionner les mots qu'il a eu envers moi Eda.

— Il n'a pas été respectueux, c'est vrai. Seulement, je ne souhaite pas que tu regrettes. Laisse lui du temps aussi. Ça a dû lui faire un choc. Et à toi aussi d'ailleurs. 

— Je ne le regretterais pas parce que... je l'ai sauvé de son père. Mais maintenant, c'est terminé alors pour lui et moi aussi. avoué-je, la larme à l'oeil que je dissimule en clignant successivement des yeux.