Chapitre 67 - PETER PETTIGROW

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Peter, Remus et Brûlopot passèrent l'intégralité du cours de Soins aux créatures magiques à chercher ce maudit salinkari. Ils le retrouvèrent finalement caché dans un creux entre deux racines d'arbres. Lorsqu'ils revinrent vers le reste de la classe, la cloche sonnait déjà, au loin, dans le château, signant la fin du cours.

Toute la classe quitta alors la petite clairière et se dirigea vers l'école en bavardant. James leur raconta l'altercation qu'il avait eu avec Lily Evans et leur apprit qu'il avait réussi à dérober trois chrysalides au professeur Brûlopot.

- D'ailleurs, dit-il à Sirius, heureusement que tu étais là pour faire le guet, sinon, je ne saurais pas ce qu'il se serait passé.

- Je te l'ai dit, grogna Sirius avec agacement, le salinkari n'arrêtait pas de se tortiller dans tous les sens. Je ne pouvais pas tout faire à la fois.

James et Sirius continuèrent à se chamailler ainsi jusqu'à ce qu'ils furent arrivés au château où Rusard persiflait contre les élèves qui laissaient des traces de neige sur le sol.

Contrairement au reste de leur classe, les Maraudeurs ne se rendirent pas à la Grande Salle mais se dirigèrent vers une autre aile du château. Ils descendirent dans le passage secret qu'il y avait sous la statue d'Hengist de Woodcroft et y retrouvèrent leurs fioles. Elles étaient toujours là où ils les avaient laissées. Mais à présent, les trois fioles étaient remplies d'un liquide noir qui semblait être le résultat de la fusion entre leurs cheveux, leurs feuilles de mandragore et la rosée du matin qu'ils y avaient mis. Seules les cuillères en argent se trouvaient toujours à baigner dedans.

James distribua les deux fioles à Peter et à Sirius et rangea la sienne dans sa poche pour quitter le passage secret. Ils montèrent directement au QG de Patricia et sa bande.

Celle-ci y était en compagnie de Jacob. Ils semblaient bien occupés à travailler sur l'étrange poème qu'ils avaient entendu ce matin dans la Cave maudite. Patricia était penchée dessus tout en mangeant distraitement une assiette remplie de pommes de terre et d'une pièce de viande.

Elle se redressa lorsqu'elle les vit arriver et marcha à leur rencontre.

- Ah, parfait, dit-elle après avoir jeté un coup d'œil à leurs fioles, vous pouvez maintenant enlever ces cuillères en argent, elles ne vous serviront plus à rien. Vous allez pouvoir commencer à travailler sur votre potion.

- Eh, attends une minute, intervint Sirius, je meurs de faim. Quand est-ce qu'on aura le temps de manger, au juste ? Nous, on enchaîne sur un cours de Potions, juste après.

- Ce n'est pas un problème, répliqua Patricia avant de se retourner, Valpy ? Ramène-nous donc trois assiettes supplémentaires des cuisines, tu seras gentil.

Peter venait tout juste de remarquer qu'il y avait un elfe de maison occupé à dépoussiérer la table-basse posée devant la cheminée.

- Avec plaisir, Maîtresse ! s'exclama l'elfe de sa voix suraiguë.

Et il disparut, comme s'il avait transplané.

Son assiette toujours à la main, Patricia traversa l'ancienne salle de classe et se dirigea vers une table posée contre le mur. Il y avait des porte-fioles et, la bouche pleine, elle leur fit signe de poser les leurs dessus.

- Bien, qu'est-ce qu'on fait, maintenant ? demanda James.

Remus, nullement concerné, rejoignit Jacob qui continuait à travailler sur l'énigme sur la table posée au centre de la pièce.

- Placez vos chrysalides dans votre potion, dit Patricia en tranchant l'une de ses pommes de terre en deux avec sa fourchette, dès que ce sera fait, vous allez recouvrir vos fioles avec ce drap.

- C'est tout ? souffla Peter.

Jusque-là, il trouvait le processus plutôt facile. Pas commode, certes, mais ce n'était pas la forme de magie complexe qu'on lui avait décrite.

- Contentez-vous de faire ce que je vous dis, répliqua Patricia.

James distribua les chrysalides à Peter et Sirius. D'un même mouvement, ils lâchèrent l'espèce de cocon rougeâtre dans la mixture noire. Patricia alluma ensuite le bec bunsen situé en-dessous du porte-fiole et une flamme bleue apparut. Puis, elle rabattit le drap et les trois fioles disparurent dessous.

Pop !

Peter sursauta lorsque l'elfe de maison réapparut devant eux, une assiette remplie dans chaque main et une troisième en équilibre sur sa tête.

- Les maîtres sont servis, couina-t-il avec joie, ont-ils besoin d'autre chose ?

- Un verre d'eau, ce serait génial, lui dit Sirius en prenant l'une des trois assiettes.

- Tout de suite !

- Attends ! intervint James. Avant de partir, prends ça. Tu les rendras à Dükka.

Il venait de tendre les trois cuillères en argent qu'ils avaient emprunté un mois plus tôt aux cuisines.

- Oh ! Oui, bien sûr !

Et l'elfe disparut de nouveau.

- Bien, que doit-on faire, à présent ? demanda James en se tournant vers Patricia qui était de retour à la table tout en continuant de manger.

- Pas grand-chose, dit-elle, il faut attendre, maintenant. La chrysalide va se développer seule, dans l'ombre, éloignée de tout regard ; et surtout du vôtre. C'est important si vous ne voulez pas subir d'horribles mutations. En aucun cas vous ne devez pas regarder sous ce drap. Laissez la potion évoluer toute seule.

- Combien de temps doit-on attendre ? Un mois, encore ? demanda Sirius qui s'empiffrait déjà, assis sur le canapé face à la cheminée.

- Non, cette fois-ci, le temps qu'il va falloir attendre est plus aléatoire. Il va falloir patienter jusqu'au prochain orage. Cela peut prendre un jour, un mois, une année... En fait, là, vous êtes dépendants des caprices de la météo. En attendant, je vous donne un exercice à faire, histoire de mettre toutes les chances de votre côté.

« Chaque matin et chaque soir, vous collerez votre baguette contre votre poitrine. Vous vous assiérez en tailleur et vous ferez le vide en vous. Concentrez-vous. Ce doit être comme une méditation. Au début, vous ne sentirez que votre battement de cœur vibrer au travers de votre baguette. Mais si tout s'est bien passé, après de longues méditations, vous devriez commencer à en sentir un autre, comme si vous aviez deux cœurs.

Peter échangea un regard avec James et Sirius.

- Très bien, dit James, on fera ça.

- Je crains qu'on ne soit arrivé à la partie difficile de tes cours, Patricia, dit Remus en riant, je vois mal James et Sirius faire le vide et méditer.

Patricia sourit.

- Je les aiderai. J'étais comme eux avant. J'aimais me jeter partout. Mais j'ai bien réussi à devenir une Animagus, non ?

Les Maraudeurs et les Caves maudites (tome 3)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant