Les Maraudeurs et les Caves maudites (tome 3)

Epilogue

Au milieu du gigantesque hall s'élevait une fontaine. Celle-ci était surplombée par deux statues en or représentant un sorcier grand et noble et une femme d'une beauté saisissante ; tous deux levaient leurs baguettes en l'air et faisaient pleuvoir sur la fontaine un jet d'eau continu. Sous les deux sorciers étaient représentés un centaure, un gobelin et un elfe de maison, tous les trois bien plus bas, regardant les deux sorciers avec admiration.

Le hall du Ministère de la magie était composé pour faire en sorte de présenter le plus de majesté et de puissance possible. Le parquet en bois foncé reflétait parfois le plafond céleste qui trônait loin au-dessus. De nombreuses petites fenêtres représentant les bureaux des différents sénateurs et lords encerclaient l'endroit. Des nombreuses cheminées du large couloir qui menait à ce hall, des sorciers et des sorcières apparaissaient dans un tourbillon de flammes vertes pour venir se mêler aux nombreuses personnes qui traversaient ce hall.

Il y avait des employés du Ministère allant des chefs de bureau aux standardistes, de simples citoyens qui venaient ici pour des requêtes ou pour répondre à une convocation ou même quelques gobelins dans un coin, occupés à manifester contre leurs conditions de travail.

Et au milieu de tout ces gens, Albus Dumbledore traversait d'un pas tranquille le hall, ignorant les regards curieux qui s'arrêtaient sur lui. Avec le temps, il s'était forgé une réputation qui n'était plus à faire et il s'était même habitué aux regards curieux et éloquents qui circulaient autour de lui. Il patienta comme tout le monde à l'accueil en fredonnant un air étrange, tout en tapotant sur le magazine moldu qu'il tenait sous le bras ; un numéro portant sur les dix meilleurs types de paires de chaussettes à porter l'automne prochain.

Lorsque son tour fut arrivé, il adressa un sourire étincelant au jeune standardiste blasé qui l'accueillit d'un « Bonjour, bienvenu au Ministère de la magie, que puis-je faire pour vous ? » dit sur un ton monocorde qui aurait fait pâlir d'envie le professeur Binns.

- Bien le bonjour, répondit gaiement Dumbledore, j'ai un rendez-vous fixé à dix heures trente-cinq si ma mémoire est bonne avec Mrs la Première Ministre Eugenia Jenkins.

Le jeune homme – à peine sorti de Poudlard, Dumbledore le reconnaissait bien – leva un regard étonné sur lui.

- Professeur Dum... Oh... Oh, oui, bien sûr. Je... Je peux vous conduire à son bureau sans aucun problème, professeur Dumbledore...

- Oh, ce sera Dumbledore ou Mr Dumbledore si vous tenez tant aux convenances, fit le directeur de Poudlard, nous sommes en vacances, pour les deux mois à venir, je ne suis plus directeur. Oh, pour ce qui est de m'accompagner, ce n'est pas la peine, je connais le chemin. Et il y a plein de braves gens qui attendent vos services, Mr Brook ! Bonne journée !

L'instant d'après, Albus Dumbledore se retrouva dans un bureau très vaste et confortable face à la femme la plus puissante du Royaume-Uni : Eugenia Jenkins. C'était une sorcière qui dégageait une aura de sévérité et d'austérité. Reconnaissable entre mille à cause de ses cheveux d'un blond presque argenté et de sa coupe au bol, Eugenia Jenkins avait des yeux d'un bleu électrique sous de lourdes paupières.

- Je suppose que vous savez pourquoi je tenais tant à vous voir dans le calme de mon bureau, Albus, déclara-t-elle alors que quelques notes volantes venaient délicatement se poser dans un coin.

- Oh, je suppose que cela a un rapport avec les évènements du mois dernier et de ce cher Mr Clifford Horn, dit Dumbledore en tapotant toujours sur son magazine, l'a-t-on rattrapé ?

- Non, Fleamont se montre pessimiste sur la question. A partir du moment où Horn a transplané, rien ne l'a empêché de rejoindre Vous-Savez-Qui en un clin d'œil.