Les Maraudeurs et les Caves maudites (tome 3)

Chapitre 63 - REMUS LUPIN

On avait l'impression que c'était la voix du visage invisible dissimulé sous l'immense capuchon en pierre qui venait de s'exprimer. Alors que Remus aidait James à se relever, toute la bande regarda la statue. Elle restait immobile dans le silence glacial de cette vaste pièce souterraine.

C'était une voix froide. Une voix de femme qui s'exprimait sans faire montre d'une seule émotion.

- Seuls les fidèles peuvent savoir, achevait-elle dans un souffle venant de l'obscurité du capuchon géant.

Remus réfléchit. La pièce était fermée et sans issue, hormis celle par laquelle ils étaient arrivés. Pour poursuivre, il fallait forcément passer sous l'énorme capuchon mais quelque chose avait éjecté James lorsqu'il s'était un peu trop rapproché.

C'est alors que la voix reprit la parole :

Toi qui entres là,

Sous notre blason

Tu pourras franchir

Ce portail des ombres.

Reconnais d'abord

Ton maître et seigneur.

Reconnais d'abord

Celle qui fut bafouée,

Oubliée, reniée.

Dis son nom, visiteur

Sa devise aussi

Tu devras connaître

Prouve ton allégeance

Et marche vers ton maître.

La voix avait fini de réciter ces étranges vers et un silence de plomb envahit la pièce. Patricia se tourna vers Jacob.

- Tu as eu le temps de tout noter ?

Remus remarqua que Jacob avait sorti de sa robe de sorcier un petit carnet en cuir et qu'il griffonnait dedans avec un crayon à papier.

- Oui, je termine juste...

- Qu'est-ce que c'était ? demanda James en levant les yeux vers l'énorme capuchon sans visage qui leur faisait face.

- Une sorte d'énigme, dit Remus, il faut dire quelque chose pour pouvoir passer ; une sorte de mot de passe, si tu préfères. Sinon, on sera éjecté en arrière comme tu l'as été.

- Et... Il n'y a pas d'autres issues ? demanda Peter en regardant la statue d'un air terrifié.

- Ce serait stupide de la part de celui qui a construit cet endroit, fit remarquer Sirius, à quoi ça sert de bloquer une entrée avec une énigme si on peut y accéder d'une autre manière ?

- Il n'y a pas d'autres issues, dit Patricia sans détourner son regard de la statue, il va nous falloir travailler sur cette énigme avant de revenir ici.

- Alors... On quitte cet endroit ? demanda Peter, rempli d'espoir.

- On n'a pas le choix, dit Patricia qui commençait déjà à faire demi-tour, il n'y a plus rien à voir ici.

Remus allait suivre le mouvement mais la voix de James les arrêta. Il était resté devant le capuchon géant.

- Regardez, là ! Il y a quelque chose par terre.

Remus et les autres se rapprochèrent de lui, curieux. James montrait le sol. Sous l'eau miroitante qui recouvrait toute la surface de la salle, il y avait une plaque avec de curieux motifs. Cela ressemblait à un labyrinthe.

- C'est peut-être juste là pour décorer, s'impatienta Peter.

- Non, dit Patricia d'un ton sec, ce pourrait être un indice pour résoudre l'énigme. Jacob ?

- J'essaye de reproduire ces motifs, dit ce dernier, laissez-moi un moment.

Jacob avait ouvert son carnet à une nouvelle page et commençait à reproduire le labyrinthe dessus. Durant un moment, on n'entendait que le son du crayon à papier de Jacob qui frottait contre la page de son carnet.

Remus s'approcha de lui et regarda par-dessus son épaule.

- Tu es précis, dit-il d'un ton appréciateur.

- Oui, je sais, fit Jacob, l'Arithmancie m'a appris à être très rigoureux. C'est une qualité trop souvent sous-estimée.

- L'Arithmancie, dit Remus d'un ton songeur, j'ai failli prendre cette matière, cette année.

- Ah oui ? Tu as pris quoi, à la place ? demanda Jacob sans arrêter son travail.

- La Divination.

Jacob eut un rire.

- C'est loin de la rigueur de l'Arithmancie. Mais il paraît que le professeur Mopsus est une pointure dans le domaine de la Divination.

- Elle est intéressante, en tout cas.

- Jacob ? lança Patricia qui se tenait bras croisés un peu plus loin. Ça avance ?

- C'est fini. Ce n'est pas une réplique exacte, mais c'est le mieux que je puisse faire. Espérons que ça nous aide.

- Bien, dit Patricia, le reste des élèves ne va pas tarder à sortir de leurs dortoirs pour se rendre à la Grande Salle. Il vaut mieux quitter cet endroit et rejoindre la foule pour passer inaperçu. Venez !