Les Maraudeurs et les Caves maudites (tome 3)

Chapitre 131 - PETER PETTIGROW

Une nouvelle nuit tomba sur cet étrange Poudlard figé dans la glace. Cette fois, l'angoisse des élèves se faisait un peu plus ressentir. Cela faisait un peu plus de vingt-quatre heures que personne n'avait été autorisé à sortir des quatre salles communes du château à part pour aller manger dans la Grande Salle. L'agacement et l'irritation semblaient gagner de plus en plus de monde.

Mais cela ne touchait pas Peter. Il avait l'impression de vivre sa dernière soirée en ce monde. Car le lendemain, il se réveillerait tôt, suivrait les autres et irait affronter toutes les horreurs de la Cave maudite. Hormis ce que le plan lui avait appris de ces souterrains, Peter ne savait pas vraiment ce qu'il y affronterait mais il se représentait naturellement la chose comme les multiples épreuves que les Maraudeurs avaient dû affronter pour atteindre le Bassin des Rêves à la fin de leur première année.

Alors, il restait là, assis sur les deux premières marches des escaliers menant aux dortoirs des garçons. James et Sirius discutaient, plus loin, avec Hugo et Zack alors que Remus lisait, assis sur quelque fauteuil de la salle commune. Peter, lui, ne disait rien. Il restait là à regarder, une fois de plus, Jenna Potter, assise sur un fauteuil en pleine conversation avec Gaïa et Elliott.

Et si je lui disais ce que j'éprouve pour elle ?

C'était effarant ! Cette idée lui était venue comme ça, sans prévenir, pour bouleverser toutes ses pensées. Lui dire ? Lui dire quoi ? Jenna lui rirait au nez... Ou peut-être pas ? Ce n'était pas une fille méchante. Elle était forte, aussi téméraire que son frère et elle avait un tempérament de feu mais jamais Peter ne l'avait vue cruelle et moqueuse.

Et pourtant, la réponse à la question qu'il venait de se poser resta la même : Non ! Non, ce serait... Elle dira « non » de toute façon. Mieux vaut aller se coucher pour affronter la journée de demain...

Et à peine cette pensée lui traversa l'esprit que l'envie de parler à Jenna s'empara à nouveau de lui.

Demain, je vais peut-être mourir, alors... Pourquoi ne pas le lui dire ? Ça n'aurait aucune importance, lorsque je...

Et puis, de nouveau, il se décourageait lui-même et renonçait. Il allait finalement se lever pour de bon pour monter se coucher accompagné d'un sentiment diffus qu'il passait à côté de quelque chose lorsque Remus vint s'asseoir à ses côtés, sur les marches.

- Tout va bien, Peter ?

- Oui... Oui, tout va très bien.

- Tu t'inquiètes pour demain ? Tu peux le dire, moi aussi je ne suis pas complètement serein.

Peter soupira.

- Oui, un peu.

- Alors tu t'es dit que c'était peut-être le meilleur moment pour aller parler à Jenna ?

Peter jeta un regard ahuri à Remus. Comment savait-il ? Il n'en avait jamais parlé à personne ! Bien sûr qu'il n'en avait jamais parlé à personne, il passait suffisamment pour un idiot comme ça.

- Que... Qu'est-ce que tu dis ? balbutia-t-il. Pourquoi je voudrais parler à Jenna ? Pour lui dire quoi, au juste ?

- Oh, arrête un peu, Peter, dit Remus d'un ton faussement impatient, ça fait un moment que je l'ai compris. J'ai bien vu comment tu la regardes.

Peter déglutit. Il ne s'était pas attendu à avoir une conversation aussi gênante. Son premier réflexe aurait été de continuer à nier mais Remus avait cette faculté d'analyser parfaitement ce que ressentaient les autres.