Suffering | Tome 1 & 2

Chapitre 2: Détruite

TW : Violence, torture.

Layana

_Papa, crié-je alors qu'il me prenait dans ses bras.

_Tu n'est pas un peu trop grande pour ça, me charrie-t-il, à treize ans, tu devrais être en plein dans la phase où tu as honte de nous.

Mon esprit de jeune adolescente n'arrivait pas à concevoir que d'autres puissent avoir honte de leurs parents.

_Jamais je n'aurai honte de vous, au fait où est maman ?

_Dans son bureau, tu veux aller la voir ?

_Oui, vous m'avez manquée aujourd'hui.

_Toi aussi tu nous as manqué. Ça c'est bien passé au collège ?

_Oui, j'ai appris beaucoup de choses, surtout que Mia avait un copain.

_Ah bon, s'étonne-t-il, attends un peu pour les garçons Layana...

J'ouvre doucement la porte de chez moi, je ne sais pas s'il dort ou s'il est réveillé. Dans les deux cas, je ne veux pas qu'il m'entende.

_Layana Swirten, viens ici tout de suite ! Hurle la voix de mon géniteur à l'autre bout du couloir.

Je ne peux pas m'opposer à sa demande, je suis obligée d'y aller, il viendra me chercher sinon.

J'entre doucement dans son bureau, il est avocat et passe donc le plus clair de son temps dans cette pièce.

Il me croit responsable de la disparition de ma mère tandis que je le tiens responsable de mes malheurs, mes douleurs, mes souffrances. Nous nous haïssons donc mutuellement.

Dès qu'il me voit, il se lève pour s'appuyer sur son bureau, en face de moi. Ses cheveux grisonnants retombant négligemment sur sa nuque.

Il croise les bras sur sa poitrine et me regarde de haut en bas de son regard brun, pensant adopter une position dominante.

Je sais déjà comment ça va finir...

_Tu m'expliques pourquoi ton lycée m'a appelé pour m'apprendre que tu t'es faite virer de cours ?

_Peut être parce que je me suis faite virer de cours, rétorqué-je en levant les yeux au ciel.

Clap.

Première gifle. Il ne s'arrêtera pas là, il ira plus loin dans le seul but de me blesser. Le pire c'est que je ne ressens pas les plus infimes douleurs physiques, par habitude sûrement. Cependant, je sens parfaitement bien le rouge de la brûlure du coup apparaitre à l'endroit de l'impact.

Alors je réponds à ses attaques, peut-être pas physiquement mais parfois les mots blessent plus que les coups. Je ne baisse pas le regard devant cet homme qui, autrefois, représentait une partie de mon être.

Je tiendrai ma promesse.

_Comment oses-tu me parler sur ce ton ?Hurle-t-il, son souffle alcoolisé me donnant la nausée.

Comment j'ose ? Comment toi tu oses lever la main sur la chair de ta chair ?

_ Si tu as fini, je vais y aller.

Mon insolence fait apparaître son fameux sourire en coin. Il n'y a rien de chaleureux dans ce sourire, il est malsain et me donne des nausées. Évidement qu'il n'a pas fini, on le sait tous les deux.

_Je vois que tu ne prends pas au sérieux ce que je peux te faire.

Bien sûr que je le prends au sérieux, je le prends tellement au sérieux que dans mes terreurs nocturnes les plus troublantes, son visage apparaît.