Suffering | Tome 1 & 2

Tome 2 | Chapitre 26: Révélations gênantes

Layana

Alors que nous allions nous diriger vers la table, je remarque ma grand-mère, assise à seulement quelques mètres.

Un doux sourire étire mes lèvres quand je me permets de la détailler. Elle n'a pas changé. Si ce n'est que quelques rides en plus parsèment son visage et que ses cheveux du même châtain que le mien sont devenus grisonnants.

Ma grand-mère est une version plus âgée de moi. Le vert de ses yeux est pratiquement identiques au mien, avec quelques taches de jaune.

— Mami, chuchoté-je en arrivant devant elle.

Son regard s'illumine immédiatement, m'observant comme si elle ne m'avait jamais vue. Ce qui est un peu le cas, puisque j'avais seize ans la dernière fois.

Pendant une seconde, je crains qu'elle s'offusque à propos de ma tenue mais elle ne s'attarde pas sur mon haut.

D'un coup, ses bras s'enroulent autour de mon corps, laissant les effluves de son parfum particulier titiller mes narines.

— Layana, susurre-t-elle. Tu es de retour.

— Pas pour longtemps, l'informé-je à contre-cœur.

Un soupir lui échappe, ce qui me fend le cœur mais je ne me vois pas mentir et lui faire croire que je vais revenir en France pour assister à tous ces repas stupides.

Elle finit par s'éloigner de moi, et m'affirme avec amour :

— Ton petit-copain a l'air d'être éperdument amoureux de toi.

Tuez-moi.

Je cligne plusieurs fois des yeux en cherchant quelle réponse est la plus adaptée. Je n'ai jamais présenté de copain à ma famille, cette situation m'est trop étrangère.

— Je... Ah bon ? Tu trouves ?

Elle hausse un sourcil en déportant son regard derrière moi. Elle m'offre un sourire bienveillant en jouant des sourcils pour me pousser à me retourner vers mon soi-disant petit-copain.

Mes lèvres crispées, je me tourne pour faire plaisir à Gabriella. Mon estomac se contracte quand je me rends compte que Caleb me regardait déjà.

Il est à côté de ma cousine, qui lui parle avec joie. Caleb est clairement son type d'homme. Malgré ça, j'ai confiance en elle et je sais qu'elle ne tentera rien, elle déteste les trahisons.

Mes iris s'ancrent dans le bleu des siens, nous enfermant dans la bulle propre à notre relation si compliquée. Ses lèvres se redressent en un petit sourire, presque gêné.

Ses lèvres que j'ai embrassées des dizaines de fois mais dont je ne me serais jamais lassée. Moi qui n'avais connu que la violence dans les rapports, j'aimais la chaleur qui se répandait dans mon corps à chaque toucher.

Pendant un instant, je perçois faiblement l'écho de notre connexion, notre lien.

Bien sûr, je choisis de me tourner vers ma grand-mère, faisant exploser le monde dans lequel nous nous étions replongés.

— Oui, probablement, conclus-je.

— Il n'arrête de pas de te regarder, Layana, tu devrais l'inviter à nous rejoindre, me conseille-t-elle en souriant. J'aimerais bien le rencontrer.

Oh pitié...

J'ouvre la bouche en essayant de trouver une excuse mais je la referme en voyant l'espoir dans son regard. Donc, je marche vers Caleb en priant pour que cette soirée passe vite. Je me glisse à côté de lui, en face de ma cousine.