Chapitre 17: Ava

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Layana

_Elle va mieux ? Me demande-t-il, la voix pleine d'inquiétude.

_Non, son état s'aggrave de jour en jour.

_Je suis tellement désolé. Qu'est-ce que je peux faire pour t'aider ?

_Rien Caleb, tu es là. C'est le plus important.

_Layana, viens ici ! Hurle mon père.

En ce moment, il est de plus en plus à cran, mais je le comprends. On est un peu tous comme ça avec ce qui arrive a ma mère.

Elle souffre et on ne peut rien faire. Le seul qui reste optimiste sans se laisser démonter, c'est Paul.

_Je te laisse Caleb, l'informé-je avant de me lever pour rejoindre mon père.

Je descends les escaliers en courant le plus silencieusement possible. Ma mère se repose à l'étage et je ne veux pas la réveiller.

_Oui ? Demandé-je en arrivant au rez-de-chaussée.

L'odeur de l'alcool et du cannabis flotte un peu partout, à m'en donner la nausée. Je toussote en balayant l'air de ma main.

J'entre dans le salon, j'y retrouve mon père, assis sur le canapé, un joint à la main et un verre d'alcool dans l'autre.

Il sombre.

_Arrête de manquer les cours, ton lycée m'appelle tous les jours, ordonne-t-il sans me regarder.

_Je ne peux pas laisser maman seule, rétorqué-je en me plantant devant lui.

_Fais ce que je te dis Layana, et ne me casse pas les couilles.

Je recule légèrement, sous le choc, mon père était un homme tellement respectueux. Jamais il ne m'aurait parlée comme ça avant.

_Dégage, crache-t-il en tirant sur son joint.

Mais je suis incapable de bouger, je reste là, à me demander comment mon père en est arrivé à être autant irrespectueux envers moi.

Je me réveille doucement aux alentours de treize heures, fatiguée de mes pleurs d'hier soir. La pression exercée sur mon cœur n'a pas disparu alors que j'en recherche toujours sa cause.

Je me lève, encore en sous-vêtement puisqu'Adrian n'a pas osé me changer, puis me dirige vers ma salle de bain. Il faut que je soigne les blessures que je me suis infligée. Je me baisse pour fouiller dans les placards. Le moindre petit mouvement me fait atrocement mal.

_Putain, juré-je en faisant tomber la boîte de compresses.

Elles s'étalent sur le sol et je suis obligée de toutes les ramasser. Je les remets une par une dans la boîte et finis par en prendre une pour moi. J'allais me relever quand mon regard se pose sur ce dossier. En rentrant de chez Fernando, je l'avais caché ici et j'ai fini par oublier son existence mais il est dangereux.

Alors, sur une impulsion, je le déchire en plusieurs petits morceaux, m'assurant ainsi que personne ne pourra jamais lire celui-ci. Même si je sais que Fernando a sûrement une copie de tous ces détails me concernant, je me sens un peu rassurée de savoir que j'ai déchiré ce putain de dossier.

Je souffle en sortant également de l'antiseptique pour commencer à en appliquer sur mes griffures. Son contact me brûle et me rappelle ma faiblesse.

Mauvais pressentiment me colle à la peau.

Sous la brûlure de l'alcool, je ne peux que constater à quel point l'angoisse peut prendre différentes formes.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant