Suffering | Tome 1 & 2

Tome 2 | Chapitre 2: Pensées dérivantes

TW : Violence, angoisse.

Layana

Jour de repos.

Enfin.

Ces derniers temps, le travail s'enchaînait sans que je ne puisse respirer. Les comptes du gang en Italie, le blanchiment d'argent, les livraisons, tout ça me prenait un temps fou.

Donc, je compte en profiter pour aller marcher dans les rues de Naples. Au début, j'avais peur de me lasser de cette ville mais elle me paraît toujours utopique, même après plus d'un an à vivre ici.

Affalée négligemment sur mon lit depuis une demi-heure, mes iris fixent le plafond d'un blanc éclatant. Pour une fois, mon esprit est totalement vide de pensées concernant le gang. Puisque je gère toute l'organisation du gang en Italie, c'est à moi de penser à tout.

Comme la mafia Italienne est en alliance avec nous, Paul n'a pas jugé nécessaire d'envoyer quelqu'un avec moi pour m'épauler. Malheureusement, la mafia ne m'aide pas à gérer le point de vue financier ainsi que le blanchiment d'argent.

Tant mieux, je n'ai besoin de personne.

Et là, alors que je vagabondais dans mes souvenirs de la dernière année, le souvenir de la soirée de son anniversaire me revient. Parce que nous regardions le plafond de la même manière.

Est-ce que ça lui arrive de penser à moi ?

On s'en fout.

Ma mâchoire se contracte immédiatement tandis que je me questionne sur la raison de son retour dans mes pensées. Il n'en vaut pas la peine et je ne l'ai pas vu depuis des années.

J'espère qu'il est mort.

Même si ma rancœur me souffle de me venger, je n'ai encore rien tenté. Au fond, je sais que faire comme s'il n'existait pas est la meilleure solution.

Alors que mes pulsions meurtrières commencent à prendre le dessus, mon téléphone me sort de mes pensées, les remplaçant par de l'agacement.

_Oui, Matteo ? Soufflé-je après avoir décroché.

_Tu travailles aujourd'hui ? Demande-t-il d'un ton qui se veut enjoué.

Il faudra me rouler dessus avant que je ne passe ma journée avec lui.

_Non, mais il est hors de question que je sort-

_Cool, je passe te prendre dans vingt minutes, sois prête.

Sans me laisser le temps de protester, il raccroche. Je réfléchis quelques secondes aux options qui s'offrent à moi. Je pourrais attendre qu'il arrive et le renvoyer chez lui. Ou sociabiliser un minimum. Être accompagnée me permettra d'éviter de penser à lui.

Mon état mental risque de se dégrader si je continue d'avoir des pensées contradictoires. Je déteste ça. Ce sentiment de tiraillement que je ressens à son sujet, c'est un des premiers sujets que nous avons traités avec mon psychologue.

Je prends une grande inspiration avant de mettre mes chaussures. J'en profite également pour appeler la seule personne que j'ai besoin d'entendre tous les jours : Ivy. Parce qu'elle est celle qui me comprend plus que tous les autres.

Elle ne m'a jamais lâchée.

Je lance l'appel vidéo en vérifiant mon reflet dans le miroir. J'ai choisi un simple pantalon noir accompagné d'une chemise dont j'ai laissé les deux premiers boutons ouverts. Le visage de ma meilleure amie apparaît finalement au bout de quelques sonneries, illuminant ma vie par la même occasion.