Suffering | Tome 1 & 2

Chapitre 32: Douche(s) froide(s)

NDA pré-chapitre : Caleb 🤭

Layana

_Papa ! Hurlé-je pleine de transpiration. S'il-te-plaît arrête.

Je sens mes membres nus trembler quand l'air frais frôle ma peau, mes sous-vêtements n'étant d'aucune aide pour me protéger.

De l'air, et de mon père.

Il m'a encore ramenée dans la cave de la maison, depuis une heure. Soixante minutes qu'il m'envoie des décharges électriques dans le corps.

Soixante minutes que je lui hurle d'arrêter, que mes sanglots le laissent de marbre.

Soixante minutes qu'il n'est plus mon père mais juste Maël Swirten.

Cependant je sens que je ne vais pas tenir, ni mon corps, ni mon cœur ne pourront supporter une minute en plus.

_Non, ma fille vaut mieux que ça, tu peux encaisser.

Qu'est-ce qu'il raconte ?

Qui pourrait encaisser des décharges électriques à répétition ? Mes iris s'accrochent aux siens, les miens brillants de larmes face aux siens, dénués de toute émotion. Je l'implore silencieusement de me laisser tranquille, je le supplie de me détacher mais il n'en fait rien.

Au contraire, je vois ses jambes se mettre en mouvement pour s'approcher de moi. Son taser entre en contact avec mon flanc et il obstrue ma bouche d'un tissu pour étouffer mes hurlements.

_Qu'est-ce qu'on prépare ? Demande Noah, excité.

Je lève les yeux vers les deux hommes qui me font face. Noah sautille presque sur place alors que Caleb est déjà en train de sortir quelques aliments.

_ "On" ? Répète ce dernier en sortant la tête du frigo. Je ne vous laisserai pas cuisiner. Je n'ai pas envie de mourir dans une explosion.

_Pardon ? M'offusqué-je faussement.

Ses yeux plongent dans les miens et j'y vois presque du regret pendant quelques secondes avant qu'il ne prononce d'une voix étouffée :

_Tu as beaucoup de qualités, mi amor, mais cuisiner n'en fait clairement pas partie.

J'ai une idée.

Un ricanement s'échappe de mes lèvres pour lui faire comprendre que ça ne me vexe absolument pas mais je jette un léger coup d'œil à Noah. Celui-ci me regarde déjà, puis je désigne la boîte à sa gauche d'un coup de menton.

Tout son visage s'illumine quand il comprend mon plan. Il hoche lentement la tête dans un mouvement presque invisible. Nos sourires se figent pour montrer notre joie.

Un regard, on s'est compris.

_Vous êtes sûrs que ça va ? On dirait deux psychopathes.

Je me retourne vers Caleb en secouant la tête, il hausse les épaules et se remet à sa préparation.

_Tu peux me passer le sel ? Me demande-t-il.

_D'accord, lâché-je en m'asseyant sur le plan de travail, juste à côté de lui avant de lui tendre la salière.

Mais il ne relève pas les yeux vers moi, je comprends qu'il ne fait même pas attention à nous. Toute sa concentration étant portée sur la préparation de son plat. Pendant quelques secondes, je me retrouve à la fois émerveillée et abasourdie devant lui.

J'avais eu une vague idée de ses talents en cuisine la nuit où il avait dormi chez moi, mais je ne savais pas qu'il était aussi à l'aise. Il enchaîne les ingrédients sans nous adresser la parole, comme si rien n'existait lorsqu'il était plongé dans ses recettes.