Chapitre 48: Jamais

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TW : Violence, armes, insultes, manipulation psychologique.

Layana

La musique bat déjà son plein lorsque j'entre dans la maison qui accueille la soirée de Pâque cette année. J'ai pris ma décision des semaines plus tôt et, maintenant que j'y suis confrontée, je ne veux pas reculer.

Après cinq minutes à chercher Caleb, l'agacement s'empare de moi. Il y a tellement de monde que s'en est suffoquant.

_Excuse-moi, interpellé-je une fille, tu sais où est Caleb ?

Je hausse les sourcils quand elle explose d'un rire tellement bruyant que je l'entends par-dessus la musique. Elle est complètement déchirée, mais apparemment, elle a compris ma demande, puisque elle me désigne un canapé au fond de la maison.  Et mon sang se glace dans mes veines.

Je ne bouge plus.

Je ne parle plus.

Je crois que j'ai même arrêté de respirer.

Il n'y a plus personne autour de moi.

Il n'y a que Caleb, en face de moi.

Et Isabella, assise à califourchon sur lui, en train de l'embrasser passionnément.

Alors que j'ai l'impression que les secondes s'écoulent comme des heures, je vois leur langues danser en synchronisation, me remplissant de nausées.

Je suis statufiée, comme une imbécile, jusqu'à ce qu'à bout de souffle, elle se sépare de lui et ondule des hanches contre lui.

Je vais vomir.

C'est à ce moment que le regard de Caleb croise le mien.

Il écarquille les yeux et le temps reprend son cours. Une décharge électrique traverse mon corps, me poussant immédiatement à sortir de cette pièce.

L'air a quitté les lieux ?

Je n'arrive plus à inspirer.

Ma gorge nouée, je bouscule toutes les personnes sur mon chemin dans le seul but de fuir.

Fuir mes sentiments.

Fuir ce que je croyais réel.

Le fuir, lui.

J'ai été si bête. J'allais lui accorder ma confiance, m'exposer de la pire des manières. Du plus profond de mon cœur, je refusais de croire ma mère, je ne voulais pas penser que je n'étais qu'une simple mission.

Mais c'était vrai.

Lorsque je sors enfin de la maison, je m'aperçois rapidement qu'il s'est mis à pleuvoir, comme si le ciel voulait cacher mes larmes.

_Layana ! Je t'en supplie, arrête-toi !

Sa voix résonne malgré le son assourdissant de la musique que j'entends encore.

Je ne ralentis pas le rythme et sens les gouttes de pluie alourdir mes cheveux, le ciel exprimant sa peine en même temps que la mienne, l'eau emporte ma douleur et mes sentiments.

Comment a-t-il pu me faire ça ?

_Layana, merde ! C'est pas ce que tu crois.

Comment cela ne pouvait pas être ce que je croyais, j'ai tout vu de mes propres yeux ?

_Va te faire foutre, craché-je sans me retourner.

La rancœur à un goût amer sur la langue. Pourtant, nous n'avons jamais mis de mots sur notre relation, nous n'étions pas en couple. Cependant la déchirure dans mon cœur est aussi vive que si nous l'étions.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant