Suffering | Tome 1 & 2

Tome 2 | Chapitre 22: Séance fructueuse

Caleb

Quelques heures plus tard. France.

Mes pas lourds de culpabilité me mènent à l'intérieur de cette villa que je déteste depuis la mort de mon père.

— Noah ! Hurlé-je.

Tous les hommes, mes hommes, se retournent en me voyant arriver. Une réaction assez prévisible puisque ça fait des semaines que je suis absent, mon rôle étant tenu par mon bras droit. Certains devaient probablement penser que j'étais mort.

Je traverse la maison sans faire à attention aux autres, conscient d'avoir beaucoup mieux à faire.

Beaucoup, beaucoup mieux.

Le silence qui m'entoure lorsque je m'engage dans le couloir qui mène à mon bureau ne me dérange pas le moins du monde. Il laisse l'espace nécessaire pour mes pensées, ma haine faisant trembler chaque muscle de mon corps.

Je pousse brutalement la porte de mon bureau, en cherchant mon putain de pote qui a décidé de ne pas répondre à mes cris. Finalement, je le trouve assis sur le vieux canapé, une cigarette entre les lèvres.

L'envie de fumer me démange maintenant les lèvres. J'évite, lorsque je suis avec Layana, parce que je sais qu'elle en voudrait aussi. Mais je ne veux pas la replonger dans ses vieux démons, je suis celui qui va les détruire un par un.

À commencer par celui qui a gâché sa vie.

— Je peux savoir ce qui te fait gueuler dans toute la villa ?

Noah relève son visage vers moi, un sourire étirant ses lèvres.

Les miennes affichent le même sourire mais pour d'autres raisons. Je sais que je devrais garder ça pour moi mais il aime Layana, et il sera ravi de m'accompagner dans ce que je dois faire.

— Tout d'abord, commencé-je en avançant vers mon bureau, tout s'est bien passé pendant mon absence ?

— Parfaitement, on a profité des récentes guerres comme tu l'avais suggéré.

Parfait.

Mon cœur bat au rythme de cette adrénaline que je n'avais pas ressentie depuis des années. L'envie de me défouler fuse dans mon sang lorsque je tire une cigarette.

Je savais que c'était le moment parfait pour élargir notre territoire. Pendant que tous les autres idiots se battent entre eux.

— Viens-en aux faits, Caleb.

— Prépare la salle numéro neuf.

— Qui t'a autant énervé ?

Cette salle représente le pire cauchemar de nos ennemis. Mon père l'avait faite construire pour torturer Paul, il y a fait installer de nombreuses options pour avoir plusieurs manières de faire souffrir.

— Tu le sauras dans très exactement une demi-heure, l'informé-je en regardant ma montre.

J'ai déjà envoyé un message à tous les hommes dont j'aurais besoin. J'écrase ma cigarette en me relevant, son regard suspicieux me suivant à chaque pas.

Il n'habite pas très loin.

Sourire aux lèvres, je quitte mon bureau, laissant Noah préparer la salle alors que je m'engouffre dans une voiture. L'euphorie me picote les doigts tant j'ai hâte de me défouler.

Jamais de ma vie, je n'ai haï quelqu'un comme ça. De tout ce qu'il aurait pu faire, il a choisi de s'en prendre à la seule femme qui m'importe.

Donc je laisse mes émotions au commande, pour la première fois. J'ai toujours agi en réfléchissant aux conséquences et aux avantages que j'en tirerai, sauf pour le soir du gala où je n'avais pas le choix. Mais ce soir, je ne compte pas minimiser mes actes.