Suffering | Tome 1 & 2

Tome 2 | Chapitre 11 : Étranges retrouvailles

TW: Violence.

NDA pré-chapitre : Pardon
population...

Layana

_Veuillez attacher vos ceintures, nous allons atterrir.

Un soupir m'échappe quand je pose ma tête contre le hublot. Après l'appel de Lorenzo, je ne me suis pas rendormie, beaucoup trop hantée par les bruits incessants des détonations qui ont réveillé d'assez douloureux souvenirs.

J'ai pris un billet d'avion qui m'a coûté un bras puisqu'il était à la dernière minute. Puis, j'ai foncé à l'aéroport, encore énervée par la tournure des événements.

Aaron était encore un peu choqué mais j'imagine qu'il s'en remettra. Ça fait des années qu'il est confronté à ce genre de situations.

L'avion finit enfin par atterrir, faisant émerger en moi un sentiment de bien-être intense. Je suis chez moi dans cette ville, bien plus que je ne le serai jamais en France.

Évidemment, Adrian et Ivy n'ont pas cessé de m'appeler mais je n'ai pas envie de leur parler. Je ne suis pas prête à avoir cette discussion avec eux.

Bien sûr que je le serai un jour, je ne sais juste pas quand. J'ai besoin d'eux dans ma vie, ils sont mes piliers et je ne compte pas couper les ponts définitivement. J'ai besoin de temps pour mettre mes idées au clair.

Sans même m'en rendre compte tant je suis dans mes pensées, j'effectue des gestes machinaux et me retrouve devant ma valise. Après l'avoir attrapée, j'avance et passe les portes automatiques de l'aéroport de Capodichino.

Mon regard se lève vers la voiture de Matteo tandis qu'un étrange sourire étire mes lèvres quand je mets ma valise dans le coffre.

_Tu es devenu chauffeur ? Lancé-je sarcastiquement.

_Pour toi ? Toujours.

Je lève les yeux au ciel exagérément en m'asseyant dans sa voiture. Mes lèvres sont douloureusement liées, mes pensées faisant déjà assez de bruits dans mon esprit.

Je déteste être dans cet état. Parce que je me mets à réfléchir tellement fort que ça m'en donne des migraines.

Je sais pertinemment que la seule personne assez absurde pour tirer en rafale sur sol est Caleb. Mais d'innombrables questions s'imposent à moi. J'étais persuadée qu'il ne m'avait pas vue lorsqu'il était avec cette fille. S'il voulait me tuer, il aurait pu entrer dans l'appartement de Rafael. Mais il est resté dehors.  

_Et donc, souffle Matteo, probablement gêné par le manque de parole. Tu vas travailler pour Lorenzo ?

_Apparemment, dis-je, moi-même perplexe.

Il hoche doucement la tête sans détourner la tête de la route, ses sourcils se fronçant, signe qu'il est dans l'incompréhension.

Il sait que je ne travaille pas pour la mafia et que j'ai toujours refusé d'être considérée comme la subordonnée de Lorenzo. Cependant, j'ai trop besoin de cet argent pour refuser n'importe quel travail.

Le reste du trajet se déroule dans un silence apaisant parce que je suis épuisée. Mes trois heures de sommeil ne m'aident pas à rester éveillée, mes yeux se ferment sans que je ne puisse rien y faire.

Mes réflexes me poussent à soulever mes paupières quand je sens que la voiture s'arrête.

_Nous voilà arrivés au palais de madame, s'exclame Matteo en levant le frein à main.

La lumière matinale de Naples m'oblige à cligner plusieurs fois des yeux. Je reconnais rapidement la façade de ma maison, et la fenêtre de ma chambre où m'attend mon lit.