Chapitre 14: Toxicité

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Layana

_Alors, Layana ? Raconte-moi comment ça se passe avec Caleb, demande ma mère allongée sur son lit.

_Il est génial...

_Mais ?

Elle me regarde attentivement en attendant que j'exprime le fond de ma pensée. Malheureusement, je ne sais pas si Caleb veut la même chose que moi.

Et ça me fait peur, parce que je n'ai jamais ressenti ça.

_Mais je veux plus que ça, avoué-je d'une petite voix, je veux un couple, une relation stable. Je veux avoir la certitude qu'il ne joue pas avec moi.

Je baisse les yeux, ne pouvant plus affronter le regard de la femme qui m'a donnée la vie. Je n'ai jamais eu peur de parler de ce genre de chose avec ma mère, elle a toujours été ma confidente mais j'ai l'impression qu'en parler rend la chose plus réelle.

_Ma puce, souffle-t-elle en mettant sa main sur ma joue, s'il ne voulait pas de relation stable il ne resterait pas avec toi alors qu'il n'a pas pu t'avoir entièrement.

Elle sait que je n'ai pas couché avec lui, c'est beaucoup trop tôt et c'est une étape trop importante pour que je me précipite.

_Oh maman...

La voir aussi affaiblie me brise. Elle est allongée sur son lit depuis deux jours entiers. De la sueur perle sur son front et sa température augmente de minute en minute.

_Layana, écoute-moi bien. Il t'aime, j'en suis persuadée.

Je la regarde et fonds en larmes. Je lui parle de Caleb alors qu'elle va si mal. Elle continue de se préoccuper de ma relation alors qu'elle est malade.

Je me haie.

En cours d'histoire, depuis vingt bonnes minutes, je dessine des traits au hasard sur mon cahier quand la discussion de toute à l'heure me revient en mémoire.

« C'était des frissons de dégoût Caleb »

J'ai menti, c'est évident mais c'était un mensonge tellement blessant pour Caleb. J'ai osé lui affirmer qu'il ne me faisait aucun effet. Moi qui habituellement fait toujours attention pour ne pas blesser les gens, mes mots ont dépassé ma pensée.

J'ai paniqué, il m'a vue avec Marc et il a vu sa proximité. Je ne voulais pas qu'il me pose des questions, parce que j'avais peur de me voir lui donner des réponses.

Évidement que c'était des frissons de plaisir. Le goût de ses lèvres s'activant sur les miennes me manque déjà, le simple contact de ses doigts sur ma peau me manque déjà.

Focus.

Oui.

Je continue de gribouiller sur mon cahier, qui va devenir un carnet de croquis si je continue, quand mon téléphone vibre sur mes cuisses.

Adrian: N'oublie pas, ce soir, entraînement commun.

J'avais complètement oublié mais je m'entraîne régulièrement depuis deux ans. Je sais donc très bien me battre.

Mon esprit divague et j'en viens à me demander si dans un combat réel, je gagnerai contre Caleb. Il est tout le temps dans mes pensées. Mes paroles de tout à l'heure ne sont qu'un moyen de me protéger.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant