Suffering | Tome 1 & 2

Chapitre 27: Chaque détail

Layana

Deux semaines.

Les deux pires semaines de ma vie.

Elle était partie, elle m'avait laissée avec ses directives pour seul héritage. La culpabilité était telle que je n'arrivais même pas à regarder Caleb dans les yeux, alors je l'ai évité. Parce que je n'arrivais pas à faire comme si de rien était.

Mais elle m'a déjà recontactée, je ne sais pas comment elle a su que je faillissais à ma mission, mon cœur avait cessé de battre lorsque j'ai entendu sa voix.

J'avais juste besoin d'être seule, je n'ai parlé avec personne, pas même Mia. Je n'avais pas envie de l'écouter, je ne voulais pas suivre son plan qui va nous mener tout droit à notre perte mais je lui dois la vie.

Je n'ai pas le choix.

Cependant, les cours reprennent donc je vais forcément revoir Caleb.

Alors, le corps tremblant et les mains moites, je déambule dans les couloirs afin de me rendre devant ma salle.

Je déteste les promesses.

Mon rythme cardiaque ralentit de façon à ce que chaque battement de cœur se fasse plus fort quand je remarque Caleb, avec une fille.

Mes pas me guident vers eux, le soulagement traverse mon corps, mes yeux se posant sur Isabella.

Un goût amer se dépose quand même sur ma langue lorsque je vois son bras sur l'épaule de Caleb, mais je me rassure en me disant que c'est une de mes meilleures amies, même si je la connais depuis moins longtemps que Mia.

_Coucou ma belle, lance Isa.

Je me contente de la fixer dans l'attente. L'attente de quoi ? Je ne sais pas.

Mon réveil martèle dans mes oreilles, le soleil n'est même pas levé quand j'ouvre doucement les yeux en soupirant.

Un mois que je n'étais plus retournée en cours.

Ça ne m'a clairement pas manqué. Je déteste par-dessus tout me lever aussi tôt et je prie intérieurement pour que tout le monde ait oublié l'histoire des photos. Je suis sûre que mon géniteur a déjà dû justifier mes absences, tant mieux, je n'aurai pas la force d'inventer un mensonge.

Je me redresse légèrement, mes mains attrapant naturellement mon téléphone et je remarque que ce n'est pas mon réveil mais Paul qui m'appelle.

_Vraiment, il s'agirait de dormir le matin, soufflé-je en répondant.

_Bonjour ma très chère nièce, j'espère que tu vas bien.

Je pouffe en sortant de mon lit, et sans que je sache comment, je sais de quoi il va me parler, elle n'attendait que ça, elle aussi. Je sens mes mains devenir moites sous l'angoisse qui envahit mon être entier.

_Ça va merci et toi ?

_Oui, répond-t-il doucement, en fait, j'ai oublié de t'en parler la dernière fois.

On y vient.

_Dans environ trois mois, un gala se déroulera en Italie, c'est le parrain de la mafia qui l'organise pour gérer des relations avec les pays frontaliers.

Je me contente de lâcher de légers bruits d'acquiescement en me brossant les dents, comme si mon cœur n'était pas sur le point de lâcher.

Comme si, en y allant, je ne scellais pas mon destin et celui de Caleb par la même occasion.