Chapitre 15: Deuxième étape

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Layana

Cinq mois.

En cinq mois, il a brisé mes barrières, des barrières que j'avais passé du temps à ériger autour de mon cœur.

Mon esprit diverge, mes yeux se perdent sur la pelouse du jardin de la villa familiale alors que les tintements des couverts se font réguliers.

Toute notre famille est réunie durant ce repas, une fois par semaine, grâce à Paul. Mes cousines, qui sont avant tout mes amies, gloussent à chaque fois que je regarde mon téléphone pour vérifier qu'il ne m'a pas envoyé de message.

Et je leur souris gentiment à chaque fois. On a grandi ensemble. Notre famille est assez soudée, nous ne sommes pas tous dans l'illégal, il n'y a que Paul.

_Layana, tu m'écoutes ?

_Non, pardon. Tu disais quoi, Adrian ?

_Je disais que-

Il se fait à nouveau couper par la sonnerie de mon téléphone. Je jette un coup d'œil et souris en remarquant un appel de celui qui hante mes pensées.

_ Excuse-moi, je dois répondre.

De la déception teinte son regard, le mien alternant entre lui et mon téléphone. Je ne sais pas si c'est une bonne idée de répondre et de laisser Adrian.

Il n'y a toujours eu que nous.

Je prends quand même la décision de répondre à Caleb en m'éloignant un peu du bruit alentour.

_Oui ? Dis-je en décrochant.

_Layana ? En fait je voulais savoir si on pouvait se voir, il faut que-

_Layana, tu viens ? Me demande Adrian.

_Attends deux minutes, lui répondis-je en m'éloignant encore un peu.

_C'était qui ? Questionne directement Caleb.

_Un ami.

_Ok, crache-t-il froidement avant de raccrocher.

Monsieur est jaloux ?

Il n'a rien à me dire concernant Adrian, il est comme un frère.

De quoi voulait-il parler?

Merde, il y a trop de questions sans réponses.

Mon père revient aujourd'hui, à quatorze heures. J'ai peur, une peur qui me noue la gorge et qui m'empêche de bouger. Voilà pourquoi, depuis huit heures, je suis dans la même position, à fixer le plafond de ma chambre comme s'il allait changer de couleur par magie.

Ça et le fait que l'entraînement commun, d'il y a deux jours, m'a épuisée. Je préfère largement m'entraîner seule. Le fait d'être accompagnée pousse mon esprit de compétition à son paroxysme et j'ai tendance à toujours vouloir en faire trop.

Il est dix heures et, si je ne veux pas être là quand mon père rentrera, je dois sortir. Alors j'appelle la seule personne qui sera toujours partante pour sortir.

_Oui ?

_Ivy, tu viens avec moi faire du shopping aujourd'hui ?

C'est vrai que la dernière fois, nous n'avions pas pu y aller puisque j'avais la mission chez Stephano.

_Bien sûr que je viens, répond-t-elle directement.

Un sourire aux lèvres, je raccroche et pars prendre une douche. L'eau brûlante me débarrassant de tous mes péchés, les emmenant dans l'immensité de l'océan.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant