Chapitre 19: Peur

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TW: Violence, armes.

Layana

_Layana, promets-moi que tu as compris ce que je t'ai dit ?

Je la regarde, incrédule alors que ses dernières paroles se bousculent encore dans ma tête.

Elle ne pouvait pas m'avoir dit ça, c'était trop faux, ça sonnait trop faux. Pourtant lorsque ses yeux noisettes se vissent dans les miens, je comprends qu'elle est très sérieuse.

_Layana !

Je sursaute et sors de mon état second.

_Oui, ce sont tes ennemis, j'ai compris, rétorqué-je agacée.

_Non Layana, ce sont nos ennemis !

Je ne peux pas penser qu'ils sont nos ennemis, les siens peut-être, mais pas les miens.

Ils lui ont fait du mal, mais lui, il n'a rien n'a voir avec ça, j'en suis persuadée. Il n'est pas au courant.

_Mes ennemis sont tes ennemis ! Tu me dois tout, alors fais ce que je te dis.

La petite voix moralisatrice dans ma tête me supplie de refuser, de lui dire qu'on ne peut pas juger toute une famille par rapport aux actes d'un membre de celle-ci, de lui dire que je suis incapable de faire ce qu'elle me demande, que la vengeance ne sert a rien.

Ma fierté, elle, m'incombe de garder le silence et d'acquiescer ses paroles, comme si ce qu'elle disait était la vérité absolue, que ses dires ne pouvaient être révoqués.

Après tout, je suis une Swirten et je peux tout faire. En tout cas, c'est ce que m'a toujours répétée mon père. Alors je vais faire ce que qu'elle me dit.

Les messages venant d'un numéro masqué.

Le taxi qui arrive en avance.

Le chauffeur qui démarre sans même que j'ai à lui dire l'adresse.

Les routes sinueuses que nous empruntons.

Je n'ai rien remarqué alors que tout me disait que c'était un piège. Je suis entraînée pour remarquer le moindre signe annonciateur de ce genre de situation, mais je n'ai rien vu. Parce que je ne faisais que penser à Caleb.

Je tente de garder une mine impassible tandis que la terreur fait doucement accélérer les battements de mon cœur. Mes mains deviennent moites et le stresse augmente considérablement ma température corporelle.

_Nous serons arrivés dans moins de cinq minutes, m'annonce le chauffeur avec un sourire aux lèvres.

Son sourire qui, à peine quelques minutes plus tôt, me rassurait, me donne actuellement des envies de meurtre.

J'ai moins de cinq minutes pour trouver une solution. C'est quasiment impossible. À travers le rétroviseur, je fixe le conducteur attendant qu'il montre la moindre faiblesse. Malheureusement pour moi sa posture ne présente aucune faille.

Ça non plus, je ne l'avais pas remarqué.

Je n'ai aucune arme sur moi sauf un petit couteau caché dans mon soutien-gorge, autant dire que je suis déjà morte. Je tente de voir s'il possède une arme sur lui mais de ma place, je ne peux rien distinguer. J'essaie de me calmer, après tout s'il n'a pas d'arme, je peux toujours lui planter la trachée pendant qu'il conduit.

Le problème étant que si je fais ça, le risque de foncer dans un arbre est beaucoup trop élevée pour que je l'ignore.

Pourtant, je devrais être habituée.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant