Suffering | Tome 1 & 2

Chapitre 33: Confiante

Layana

La honte me contracte à nouveau l'estomac mais je m'y suis habituée. Elle me suit depuis ce qu'il s'est passé avec Caleb alors que nous nous étions emballés et avions laissé parler nos pulsions.

Je sais très bien que nous allions aller plus loin, parce que j'en avais envie et j'aime croire que lui aussi, que ce n'était pas juste parce que son père le lui avait demandé.

J'avais ce besoin viscéral qu'il me touche, qu'il m'embrasse jusqu'à ce que je ne sache même plus comment je m'appelle. Mais je sais aussi que s'il y a une seule par d'honnêteté dans ses actions, aller plus loin n'aurait pas été juste.

Je l'utilise.

Elle l'utilise à travers moi.

Et il m'utilise, je le sais aussi.

Adrian passe un bras autour de mes épaules, voulant probablement me réconforter.

_Laya... Comment tu vas ? S'inquiète-t-il gentiment.

_Mal, répondis-je, de grosses larmes coulant sur mes joues.

Mes jambes ne s'arrêtent pas de bouger, même quand je ressens la peine d'Adrian me traverser le corps. Le jardin de Paul est plein à craquer, tous mes oncles et tantes, toutes mes cousines et cousins sont réunis.

Et tous pleurent la mort de ma mère, la personne qui m'a portée.

Moi aussi en quelques sortes, je pleure la mort de cette personne incroyable, l'ancienne Ava. Cette femme qui n'était que bonté, douceur et gentillesse.

Elle est morte.

Cependant, une autre Ava a pris sa place. Celle qui ne vit que pour se venger de celui qui a brisé son esprit. Tout ça à cause de Fernando.

Mais si tous ceux présents dans ce jardin pleurent la mort tragique et prématurée d'une mère aimante.

D'une sœur parfaite.

D'une tante à l'écoute.

Nous savons, elle et moi, qu'elle représente tout ce qu'il y a de plus vivant. Et je sais également qu'elle va bientôt prendre contact avec moi, pour s'assurer que j'accomplis bien la suite de son plan.

_Tu es prête ?

Les pensées complètement occupées par le stress et l'angoisse, je me retourne vers Adrian en hochant doucement la tête. Mes iris balaient ensuite la surface de la table en face de moi, choisissant minutieusement les armes que je veux prendre avec moi.

Mes mains se dirigent d'elles-mêmes vers deux semi-automatiques que j'accroche à mes cuisses. Puis j'attrape deux couteaux, un que je range directement dans mon soutien-gorge et le deuxième prend place entre mon jean et mon flanc.

J'inspire lentement en me rassurant, ça devrait bien se passer. Il ne s'agit que d'une simple transaction après tout, et nous ne serons pas seuls. Dix hommes assureront nos arrières.

Malgré tout, me retrouver en face de trafiquants d'armes ne me réjouit pas tant que ça.

Enfin, je me retourne vers mon frère qui me jauge du regard en désapprouvant ouvertement ma tenue. Ses iris noirs me feraient presque regretter mes choix.

Mon jean noir et mes bottines en cuir, qui me rajoutent dix centimètres, ne représentent absolument pas ce que je devrais porter pour ce genre d'occasion. Mais, d'après Paul, je ne suis pas censée me battre ce soir.