Chapitre 30: Plus tard

2.7K 83 306
                                    

Layana

Les sentiments sont inexplicables.

Vous rencontrez une personne, vous vous rapprochez et des émotions inconnues jusque-là vous submergent alors.

Vous commencez à sourire dès que vous voyez cette personne, vous attendez de ses nouvelles. Toute votre existence tourne désormais non pas autour de vous mais autour d'elle.

Puis les doutes surviennent, votre cerveau ne peut s'empêcher de se poser des questions sur la sincérité des sentiments de la personne que vous aimez.

Je tentais de me convaincre que j'avais confiance en Caleb, je ne saurais expliquer pourquoi mais je pensais le connaître. J'étais persuadée que si mes sentiments étaient sincères, les siens le seraient forcément en retour.

_Et donc, tu viens à la soirée de pâque ?

Mon attention se focalise sur Isabella, nous marchons depuis vingt bonnes minutes dans un centre commercial. Je voulais me changer les idées aujourd'hui et surtout fuir mon père, j'avais envoyé un message à mes amies mais je me rends compte que je n'arrive pas à penser à autre chose.

_Oui, finis-je par répondre, mais je n'ai toujours pas de robe.

_Je suis sûre que Caleb t'aidera à en trouver une, crache-t-elle d'un ton dédaigneux.

Ma tête se tourne presque aussitôt vers elle dans un mouvement brusque, ma colère grondant dans mon esprit. Mon épuisement mental est palpable depuis des semaines, ces jours étant les plus compliqués que je n'ai jamais vécus. Alors, malgré mon amitié et tout l'attachement que j'ai envers elle, ses piques contre Caleb à longueur de journée commencent à m'irriter.

Ma mère le fait déjà très bien, je n'ai pas besoin qu'elle continue de s'en prendre à Caleb.

_C'est quoi ton problème avec Caleb ?!

_Aucun mais il te change, s'exclame-t-elle en attirant l'attention des passants sur nous. Tu n'es plus la même, tu ne m'aurais jamais parlé comme ça pour un mec !

_Lâche-la Isa, t'es lourde, souffle Mia.

Mais je quitte déjà le centre commercial à grandes enjambées, mes pensées occupées par la promesse que j'ai faite à ma mère et le plan débile qu'elle a élaboré.

Une semaine.

Le temps qu'il reste avant la mission dont Paul m'avait parlé, je suis encore moins sûre de moi qu'il y a quelques jours. Je ne sais pas comment je pourrais savoir si je suis prête ou non mais je sais que je me suis engagée et que je ne renoncerai pas.

En attendant, les photos de mon ancienne meilleure amie et de mon violeur se font encore plus récurrentes et elle ne me répond pas malgré mes nombreux messages

Au départ, je voulais éviter tout contact avec elle mais je n'arrive pas à la laisser en compagnie de Marc, tout en sachant pertinemment qu'elle ne mérite pas que je m'inquiète pour elle.

Je ne peux pas tirer un trait sur des années d'amitié aussi facilement.

Il est clair que j'ai de la rancoeur envers elle et que je n'ai aucune envie d'être proche d'elle mais je ne veux pas pour autant qu'elle finisse brisée, qu'elle se sente sale à longueur de journée, qu'elle n'ait qu'une envie : changer de corps.

Qu'elle finisse comme moi.

Donc dans le but de la chasser de mes pensées, d'extérioriser ce que je ressens, ça fait une demi-heure que je tire sur des cibles en carton de la salle d'entraînement de Paul.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant