Épilogue

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J'avais du mal à comprendre ce qu'il se passait. Les lumières traversaient mes paupières closes et bougeaient au rythme des roues qui martelaient dans le silence ambiant. Mais au fur et à mesure, je me rendais compte que j'entendais des voix, mais surtout des ordres.

Dans le brouillard de mon esprit, je sentais qu'on me déplaçait.

Donc, je choisissais de fournir un effort qui me semblait incroyable pour soulever mes paupières.

_Layana ? Tu vas t'en sortir, d'accord ? Soufflait Adrian.

La première chose que je vis fut le plafond d'un blanc éclatant. Adrian marchait visiblement au même rythme que le brancard sur lequel j'étais installée roulait.

Caleb.

Caleb.

Caleb.

Tout était de sa faute.

J'étais prête à tout lui céder: mon cœur, mon corps, mon âme et même ma loyauté. Mais il avait tout piétiné. Il avait écrasé mon cœur de ses propres mains.

Des sanglots me secouaient brutalement le corps, intensifiant la douleur de la balle qui était logée dans ma peau.

_Layana, je t'en supplie, tiens le coup, me suppliait Adrian d'une petite voix.

Les larmes coulaient sans limite de ses yeux. Je ne l'avais jamais vu ainsi avant aujourd'hui. Mon cœur me paraissait soudainement peser une tonne, un infirmier avait alors crié :

_ Prognosi vitale impegnata ! Acceleriamo ! ( Pronostic vital engagé ! On accélère !)

Bizarrement, je sentais mes forces me quitter mais je ne savais pas exactement ce qu'il se passait. Je pouvais presque mourir de peur, et je ne pensais qu'à une personne.

Caleb.

J'entendais vaguement Adrian hurler sur les infirmiers puis m'ordonner de rester en vie, j'étais déjà beaucoup trop loin pour ouvrir les yeux.

_ Signore, non può accompagnarla in sala operatoria. ( Monsieur, vous ne pouvez pas l'accompagner au bloc. )

Ce fut la dernière phrase que j'avais entendu. Le reste n'était qu'un amas flou de paroles angoissantes.

J'avais pris cette balle pour le protéger.

Je ne savais même pas pourquoi, mon corps avait agi sans que je ne puisse réfléchir.

J'avais trahi ma mère pour le protéger.

Ma mère.

Je repensais soudainement à elle. Elle que je n'avais pas vu pendant qu'on m'emmenait au bloc opératoire.

J'étais stupide et naïve. Je comptais sur Caleb pour m'aider, pour me réparer. Mais il m'avait détruite. Aussi bien physiquement, que mentalement.

Alors là, tandis que je flottais entre le conscient et le subconscient, je me promis que, si je m'en sortais, je ne compterai plus jamais sur un homme pour m'aider.

Je m'aiderai seule.

Suffering | Tome 1 & 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant