Suffering | Tome 1 & 2

Chapitre 11: Plus fort que soi

Caleb

_Alors on va où ? Me demande Layana.

Aujourd'hui, je suis passé la prendre sans la prévenir, j'avais besoin de sa présence à mes côtés. Il m'a relancé pour la mission, j'ai envie de tout annuler mais je sais que ce n'est pas une option.

_ Dans un parc.

Une fois arrivés dans celui-ci, nous nous allongeons dans l'herbe. L'air froid de l'hiver nous fouette le visage, il fait émerger une odeur de plante mouillée.

Je ne parle pas et me contente de fixer les nuages en mouvement au dessus de nous. C'est tellement simple comme moment et pourtant, je lui cache tellement de choses.

_Qu'est-ce qui se passe ? Demandé-je en me tournant légèrement vers elle.

Elle est du genre à combler les vides dans la discussion et j'aime l'entendre parler mais là, elle n'a pas ouvert la bouche depuis au moins dix minutes.

J'aime le son de sa voix, j'aime les émotions qu'elle arrive à insuffler dans celle-ci, comme si elle vivait tellement à fond sa vie que tout se retranscrivait dans le timbre de sa voix.

_ Rien, je suis juste fatiguée.

Je sens bien qu'elle ne me dit pas toute la vérité mais je ne peux pas lui reprocher. Je lui mens depuis le début, après tout. Si elle ne veut pas me parler de ce qui la tourmente, je ne peux pas la forcer.

Je reporte mon regard sur le ciel bleu qui nous fait face et nous profitons la présence de l'autre.

J'ai besoin d'elle.

Merde, je veux qu'elle me parle. Je veux savoir ce qui la met dans cette état. Je veux l'aider à aller mieux.

Je tourne la tête vers elle au moment où elle fait de même. Nos visages sont à seulement quelques centimètres et tout mon corps d'électrise au moment où elle entrouvre la bouche. Je ne peux pas lui faire ça, je ne peux pas l'embrasser, je ne peux -

Oh et puis merde.

J'écrase ma bouche sur la sienne, c'est comme si je prenais une bouffée d'oxygène. Sa bouche a exactement la saveur que j'imaginais. Putain, j'attendais ça depuis longtemps.

Prise au dépourvu, elle ne me rend pas tout de suite mon baiser mais d'un coup elle me permet l'accès à sa bouche, nos langues commencent une danse endiablée.

Quelque chose explose dans mon ventre, je ne vais plus pouvoir m'en passer. Ma main sur sa nuque, ma bouche sur la sienne, elle est addictive. Ce baiser dure longtemps, nous ne nous détachons seulement lorsque le manque d'air se fait ressentir.

Je détaille la femme qui me fait face, sa robe, ses escarpins. Je l'observe de la tête aux pieds, ne manquant aucun détail. Figeant à tout jamais dans mon esprit comment chacune de ses courbes est mise en valeur dans cette robe.
Mon excitation ne tarde pas à se faire ressentir.

Les talons de la grande marque qu'elle porte lui rajoutent au moins dix centimètres mais sa démarche reste assurée.

Elle est vraiment sublime.

_Tu feras attention, t'as de la bave sur le coin de la bouche, crache-t-elle, visiblement agacée.

Évidement que je te regarde, qui ne le ferait pas ?

_Tu n'as pas répondu à ma question tout à l'heure, répondis-je à la place.

_Parce que je n'ai pas envie de répondre.