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Lake

Quatre ans plus tôt

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Je raccroche avec les bureaux de Londres, j'ajuste ma veste et je m'apprête à entrer quand un bruit me fait sursauter.

— Attention ! s'écrie un cycliste sur le trottoir.

— Et merde ! s'exclame une jeune femme en tombant.

Je me précipite vers elle et je l'aide à se relever. Ce n'est que lorsqu'elle lève ses mirettes vers moi que je comprends mon erreur. J'aurais dû courir après ce cycliste pour le remercier de l'avoir fait chuter. Mais non, au lieu de ça, je me retrouve piégé, en train de me noyer dans deux grands yeux verts comme un lac de montagne.

— Fait chier ! murmure-t-elle en se dégageant de mes bras.

Je recule par instinct et je lutte de toutes mes forces pour arrêter de la regarder. Ce n'est que parce qu'elle se tourne pour contempler ses fesses que j'arrive à sortir de son emprise. Je note alors qu'elle porte une robe noire, élégante, sûrement jolie, mais certainement pas sur elle. On dirait qu'elle se rend à un enterrement. Remarque, il s'en est fallu de peu.

Ce n'est qu'à ce moment-là, que je me dis que je devrais lui demander si elle va bien, mais au même instant, elle pivote en grommelant. Je constate que sa robe est déchirée depuis son dos à sa cuisse. C'est plus fort que moi, je sens ma queue durcir. Je cache mon trouble comme je peux, en riant doucement.

Comme toujours, elle m'ignore en agitant un doigt d'honneur devant mon visage, tout en continuant de bouger dans tous les sens. Je me tais à la seconde où elle saisit le bas de sa robe pour la passer au-dessus de sa tête. Bordel ! Alma Blunt vient de se déshabiller en face de moi, au milieu de la rue.

Je déglutis difficilement. Je meurs même, asphyxié sur place. Et ma queue m'insulte de tous les noms. Putain, ce qu'elle est belle ! Je donnerais tout pour que le cycliste fou fasse demi-tour pour me percuter et m'achever.

Sa peau habituellement claire est toute dorée et elle contraste à merveille avec sa lingerie noire et délicate. Un voile presque imperceptible masque ses fesses que j'ai envie d'attraper dans mes mains. Un volant flirte avec ses hanches. Une fine bande horizontale marque son dos et rejoint les bretelles descendant de ses épaules. Je me retiens de prier je-ne-sais-qui, pour qu'elle se tourne et que je puisse voir son ventre.

Un passant l'interpelle, la siffle. Je fais deux pas sur le côté pour le pousser et le sommer de partir sans même lâcher un seul mot. Quand je me retourne, elle est de nouveau vêtue. Comment a-t-elle fait ça ?

Elle vient d'enfiler un élégant pantalon large et court, de couleur vert foncé avec un motif doré parsemant l'étoffe. Mais aussi, un haut assorti, sans manche. Le pantalon remonte jusqu'à son nombril, mais ne parvient pas à rejoindre l'ourlet de son haut. Une délicieuse bande de peau apparaît en dévoilant son ventre. Je ne sais pas si je suis maudit, ou bien béni.

Elle ajuste sa coiffure et lisse l'étoffe sur ses cuisses. Voilà, là, elle est parfaite, putain ! Quand elle lève le menton, je me retrouve une nouvelle fois pris au piège de ses yeux émeraude. Je me demande si elle ne le fait pas exprès. Elle cherche quelqu'un du regard, quelqu'un d'autre que moi, mais elle ne trouve personne.

Je suis à peu près sûr qu'elle se pose la même question que moi. Pourquoi est-ce que t'es encore là, Lake ? Aucune idée, Blunt. Tes yeux sans doute, ton cul bien sûr, ton ventre évidemment. Et tes cheveux presque blonds, que j'ai envie d'ébouriffer puisqu'ils sont trop bien peignés.

Little CrushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant