Little Crush

24°

Lake

Neuf ans plus tôt

~

Alma a posé des questions à Will à mon propos. Cette information m'obsède délicieusement depuis que Riley me l'a appris. J'étais impatient de la revoir, de lui parler, et de lui montrer qu'elle me plaît, mais quand je l'ai aperçue, j'étais finalement mortifié. J'avais peur, putain ! Alma était encore plus sublime que l'an dernier, elle portait un jean, des baskets et un t-shirt jaune, mais à présent, elle est seule dans la chambre de Will. Elle est montée se changer, puisque nous avons terminé de tout installer et que la soirée va bientôt commencer.

J'attends sur la terrasse, avec Riley, Will et les premiers invités. Alma a apporté de quoi projeter un film sur le mur de la maison, depuis le jardin. C'est absolument dingue. Nous avons aménagé un mini cinéma dans l'herbe, composé de tous les matelas qu'on a pu trouver dans la baraque de Will, avec de nombreuses couvertures. Une ambiance cool et improbable. Dès que j'ai su qu'elle avait prévu un ciné, j'ai demandé à ma mère de concocter une triple ration de pop-corn. Je suis déjà en train d'en manger une grosse poignée quand elle arrive.

Wow ! Alma endosse un petit haut crème en tricot ou un truc du genre. Les bretelles sont fines, le décolleté est profond et il est court. Elle va avoir froid, mais moi j'ai chaud, vraiment chaud. En bas, elle porte une mini-jupe couleur noisette, flirtant avec ses jambes nues, marquant sa taille haute en venant s'enrouler autour d'elle, pour se nouer sur le devant. Le nœud est large et élégant, et l'ourlet forme un arrondi délicat qui s'écarte sur sa cuisse droite, comme une fente due au croisement. Ses cuisses sont belles, mais ce qui me fascine, c'est la ligne irisée visible entre le haut et le bas. Ce ruban de peau me dévoilant son corps. Une jolie bande qui semble si douce, moelleuse et veloutée. Son ventre est tentant. Je ne sais pas d'où sort cette idée, mais j'ai envie d'y plonger ma bouche, d'y déposer des baisers, de le goûter et de le caresser à l'infini.

Elle tient un autre vêtement dans sa main, qu'elle enfile tout en marchant vers moi. Oui, putain ! Elle vient me voir. Je lui souris, tout en essuyant mes paumes moites sur le devant de mon jean, puis je me décale un peu, afin de m'éloigner des garçons. Tout en avançant, elle passe un cardigan à grosses mailles sur ses épaules, le laissant ouvert. Ses cheveux sont parsemés de barrettes dépareillées couvertes de perles et de pierres, et ses pieds sont bien au chaud dans des bottines en cuir bleu pastel, avec une large fermeture à glissière dorée sur le dessus.

— Oh, toi aussi, tu t'es changé, me dit-elle en se plantant devant moi.

Elle m'observe lentement, déplaçant son regard sur moi. Je réalise que c'est une sensation inédite, que c'est la première fois qu'une femme me détaille ainsi, qu'elle me parcourt avec un intérêt troublant. J'adore ça ! Et elle a raison, je me suis changé. Enfin, j'ai troqué mon t-shirt gris sale par un t-shirt bleu propre, sur lequel j'ai passé une surchemise couleur camel. C'est tout.

— Cette couleur te va bien, ça fait ressortir tes yeux, me confie-t-elle d'une voix timide.

Elle se mord la lèvre tout en jouant maladroitement avec l'ourlet de son top. Je lui offre un nouveau sourire, profondément touché par son compliment. C'est agréable de sentir que je lui plais et j'ai envie de faire pareil. Je me rappelle le collier que j'ai fabriqué pour elle, qui patiente dans ma poche, mais j'hésite. Et puis, je suis distrait par ses mains pianotant sur le bas de son débardeur, attirant mon regard et détruisant mes neurones.

— J'aime beaucoup ton ventre.

Elle écarquille les yeux et je percute seulement ce que je viens de dire.