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Alma

Sept ans plus tôt

~

Nous pénétrons dans la serre au fond du jardin. Un modeste monticule de neige vient souligner la bordure de chaque petite vitre la composant. Lake ne m'a pas lâché la main, et à la seconde où il referme la porte derrière lui, il me prend dans ses bras.

— Je sais que tu as froid.

Il enroule une couverture autour de mes épaules et m'embrasse tendrement.

— Donne-moi une minute, s'il te plaît.

J'acquiesce en observant la serre dans laquelle je n'ai pas remis les pieds depuis la première année. Lake tourne d'abord le verrou de la porte, puis baisse les stores de toutes les parois vitrées. Il sort un chauffage d'appoint, le genre de soufflant que j'ai dans la salle de bain de mes parents, et le met en route. Puis, il attrape une pile de coussins et de petits matelas, d'habitude répartis sur les transats et banquettes de la terrasse, mais entreposés ici l'hiver. Il les étale au sol en me lançant des coups d'œil frénétiques.

— Ça va, Lake ?

— Oui, je suis juste un peu nerveux.

— Ouais, moi aussi.

— C'est vrai ?

— Oui.

C'est sincère et pour plusieurs raisons. C'est ma première fois, celle que je choisis, celle dont je me souviendrai, celle que je vais chérir. Et je suis heureuse que ce soit avec lui, même si ça n'a jamais été facile, je suis irrémédiablement attirée et éprise de lui. Éprise ? Je ris intérieurement. J'étais amoureuse. Le suis-je encore ? Si je ne le savais plus il y a une heure, et si jamais je ne l'étais plus, alors je dirais que je suis retombée amoureuse de lui dans ce placard.

— Tu peux changer d'avis, je comprendrai...

Je secoue la tête lentement. Je n'ai aucune envie de faire marche arrière. Aucune. Je suis enfin au bon endroit. Je veux Lake Evans ! Oh, je le veux pour bien plus qu'une nuit, mais je le désire aussi comme ça. Alors, je laisse glisser la couverture sur son matelas improvisé et j'enlève mon pull devant lui. Lake ne perd pas une miette de ce que je lui offre, et au lieu que ça me fasse flipper, j'en frissonne.

— Magnifique. Tu es si belle.

Je ne sais pas d'où je retire autant de confiance, alors que c'est une situation inédite pour moi. Peut-être dans le regard qu'il porte sur ma personne. J'enlève mes chaussures et mes chaussettes, puis au moment où mes mains atteignent mon pantalon, il devient fauve. Sa posture, son regard, et même son souffle se réinventent. Ses yeux dévorent mon corps, ils sont à l'affût de mes mouvements et j'adore ça. Terriblement. Mon jean retrouve mon pull sur le sol froid et quand je le survole une nouvelle fois, je le vois scruter ma culotte.

Pendant une fraction de seconde, je prends conscience, que mon petit short ample en plumetis d'un vert forêt, n'est pas du tout assorti à mon soutien-gorge en coton écru. Est-ce que c'est gênant ? Mince, je ne crois pas être épilée non plus ! Ses yeux déposent quand même des tonnes de frissons et des vagues de chaleur dans tout mon corps, alors j'arrête de penser. Je saisis le nœud ondoyant dans mon dos, prête à me mettre à nu devant lui.

— Non, Alma.

J'ai peur, pendant une seconde, je flippe. Je ne lui plais peut-être pas. Pas tant que ça.

— J'adorerais m'en occuper moi-même et j'aimerais bien en profiter encore un peu. Tu m'excites tellement comme ça.

Il semble presque perdre pied, friser la folie et se jette sur moi. Sans rien comprendre, ses bras me capturent et je me retrouve allongée sur les matelas, ivre de ses baisers. Il me demande si j'ai froid, si je veux la couverture, mais je ne veux que lui. Il se relève lentement en déposant des baisers par-ci, ou bien, par-là. Puis, je le vois arracher ses baskets et ses chaussettes. Il porte ses mains sur sa ceinture et je me redresse sur les coudes.

Little CrushOù les histoires vivent. Découvrez maintenant