— Tae ! hurlai-je de toute ma force en voyant son corps inerte sur la route.
Le conducteur avait pris la fuite. Je me précipite vers Tae, mes jambes vacillantes sous le choc. Il y a du sang partout. Son visage, habituellement si paisible, est couvert de traces rouges, et du sang s'écoule même de sa bouche. Mon cœur bat à tout rompre, mes mains tremblent tellement que je peine à sortir mon téléphone pour appeler une ambulance.
— Chut... ne parle pas, mon amour... sanglotai-je en caressant doucement sa joue froide.
Mais Tae perd peu à peu connaissance. Ses paupières papillonnent faiblement, puis ses yeux se ferment.
— Non, non, non ! Bébé, s'il te plaît, ne ferme pas les yeux, regarde-moi ! Tu vas t'en sortir, ok ? Je pleurais, désespéré, mes larmes coulant librement sur son visage ensanglanté.
Les minutes qui suivirent furent interminables, chaque seconde ressemblant à une torture. Enfin, les sirènes de l'ambulance déchirèrent le silence oppressant de la nuit. Les ambulanciers se précipitèrent, mais je les observai, impuissant, alors qu'ils plaçaient Tae sur une civière.
Je me sentais responsable de tout ça. **Si je l'avais retenu, si j'avais été plus doux...**, cette phrase tournait en boucle dans ma tête, me déchirant de l'intérieur.
Dans la salle d'attente de l'hôpital, j'étais en état de choc, incapable de m'asseoir ou de rester immobile. Dong fut le premier à arriver. Il entra comme un ouragan.
— Où est-il ? demanda-t-il, le souffle court, les yeux rouges d'inquiétude.
— En salle d'opération...murmurai-je en sanglotant. Tout ça, c'est ma faute...
Dong m'attira dans ses bras, me serrant contre lui avec force.
— Ne dis pas ça, ok ? Sa voix était douce, mais ferme. Tout va bien se passer, les médecins font tout leur possible.
Je hochai la tête faiblement, incapable de répondre. Il se leva ensuite pour aller demander des nouvelles aux médecins, mais revint peu de temps après, l'air grave.
— Ils ne peuvent pas encore donner d'informations précises, mais il est toujours en opération.
Le temps semblait suspendu. Je ne cessais de fixer la porte de la salle d'opération, espérant de tout cœur qu'elle s'ouvrirait avec de bonnes nouvelles. Enfin, le chirurgien sortit, son visage empreint de fatigue.
— Alors ? dis-je, me levant d'un bond. Il est hors de danger ?
Le docteur se rapprocha, le visage empreint d'une profonde tristesse. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, chaque battement plus douloureux que le précédent. Non, non, ça ne peut pas être ce que je pense...
— Je... je suis désolé ,commença-t-il d'une voix basse. Nous avons tout tenté, mais il a succombé à ses blessures. Il a eu une hémorragie interne massive et un traumatisme crânien. Toutes nos condoléances.
Je n'entendais plus rien. Le monde autour de moi s'effaça, remplacé par un bourdonnement sourd. Je secouai la tête, incrédule, puis je me mis à rire nerveusement.
— C'est une blague, n'est-ce pas ? riais-je en tournant la tête vers Dong. Il... il se moque de moi, hein ?
Mais rien. Pas de rire en retour, seulement le silence lourd et pesant. Je continuais de rire, mais c'était un rire désespéré, saccadé, brisé. **Tae ne peut pas être mort, c'est impossible...**
Je finis par m'effondrer, perdant connaissance, englouti par la douleur.
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Cela fait maintenant un mois que je suis enfermé chez moi. Les rideaux tirés, la lumière du jour n'ose plus pénétrer dans cet espace où règne la pénombre. Je ne me suis pas coupé seulement du monde extérieur, mais aussi de moi-même. **Tae est mort à cause de moi.** Cette pensée m'assaille, implacable, ne me laissant aucun répit.
Toc, toc.
Je n'ai pas la force de répondre, mais la porte s'ouvre doucement. C'est Dong. Il pousse un long soupir en me voyant, puis s'assoit à mes côtés.
— **Je comprends que tu ne t'en remettes pas**, dit-il d'une voix calme, ses yeux remplis de compassion. **Nous avons tous mal, mais aujourd'hui, fais un effort. C'est son enterrement.**
Je tremble légèrement, sentant mes yeux se remplir de larmes. **Je l'ai tué, Dong.**
— **Non, ce n'était pas toi au volant de cette voiture.**
— **C'est tout comme. Si je l'avais mieux traité, il serait encore en vie. Je l'ai tué.**
Je prends une longue gorgée de whisky, sentant l'alcool brûler ma gorge, mais espérant qu'il anesthésie ma douleur.
— **S'il te plaît, va prendre une douche**, insiste-t-il doucement.
Je me lève péniblement et me dirige vers la salle de bain. L'eau chaude coule sur ma peau, mais elle ne parvient pas à laver la culpabilité qui me ronge. À ma sortie, mes vêtements sont soigneusement disposés sur le lit. Dong a tout préparé, même dans cette tragédie, il pense à tout.
Je m'habille, j'enfile le costume noir qu'il m'a choisi. Avant de partir, je bois une dernière gorgée pour rassembler le peu de courage qu'il me reste.
Dès que je mets un pied dehors, je reçois un coup de poing en pleine figure. Je titube, surpris par la violence du coup. Je lève les yeux pour voir Jimin, le meilleur ami de Tae, fou de rage.
— **Laisse-moi faire, Dong !** hurle-t-il, les yeux pleins de larmes. **C'est un meurtrier ! Il a tué mon meilleur ami !**
Je baisse la tête, incapable de répondre. Il a raison. **J'ai tué Tae.** Dong intervient, le repoussant doucement mais fermement. Jimin continue de pleurer, hurlant sa douleur, tandis que son mari tente de le calmer.
Nous montons finalement en voiture. Je m'effondre sur la banquette arrière, inspectant ma lèvre blessée, du sang coulant légèrement.
— **Désolé, Hoseok**, murmurai-je à peine.
— C'est moi qui suis désolé.** Dong me regarde tristement. **Mais tu ne l'as pas tué. Jamais tu ne te le pardonneras si tu continues à croire ça.
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Devant la tombe fraîchement creusée, je lis son nom gravé dans la pierre froide. Mais même là, je n'arrive pas à y croire. **Tae...**
En rentrant chez moi, le silence me submerge. Plus de rires, plus de voix. Plus de lui. C'est trop. Je craque. Je renverse tout dans le salon, j'éclate de rage et de chagrin.
— Pardonne-moi, mon amour...murmurai-je en pleurant, agenouillé au milieu des débris.
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Mariage forcé Tome 2 ( Vhope)
FanfictionTaehyung se retrouve soudainement marié à son violeur...