Les journalistes bloquaient le passage devant l'entrée de la clinique, leurs caméras braquées sur moi, leurs voix se mêlant dans un tourbillon de questions insensibles. Mon cœur battait à tout rompre, mes jambes vacillaient sous la pression, mais je n'avais pas le temps de m'attarder. Après de longues minutes à me frayer un chemin, à repousser les micros qui se tendaient vers mon visage, j'ai finalement réussi à m'échapper de leur emprise. Mon souffle était court, mes larmes embuaient ma vision, mais je courais, encore et encore, à travers les couloirs froids et impersonnels de la clinique. Les néons au-dessus de moi projetaient une lumière crue, accentuant l'angoisse qui me tordait les entrailles.
En me voyant arriver, ma mère se jeta dans mes bras, secouée par les sanglots. Ses larmes mouillèrent mon épaule, sa détresse résonnait dans chaque fibre de son être. Je pouvais à peine parler, ma voix n'était qu'un murmure étranglé.
— Où est-ce qu'il est ? demandai-je d'une voix brisée, mes mains agrippant ses bras.
— En salle de réanimation, répondit-elle d'une voix étouffée par la douleur.
Sans attendre, je me détachai d'elle et courus, mes pas résonnant lourdement contre le sol de l'hôpital. Mon cœur battait si fort que j'avais l'impression qu'il allait exploser dans ma poitrine. Mais à l'instant où j'atteignis la porte, je me figeai net.
Devant moi, à travers la vitre de la salle de réanimation, je vis les médecins recouvrir lentement le corps de mon père d'un drap blanc. Mes jambes refusèrent de bouger, et tout l'air sembla quitter mes poumons. La scène qui se déroulait sous mes yeux était surréaliste, comme si le temps s'était arrêté. Les murs de la salle, autrefois anonymes, prenaient maintenant l'apparence de murs de prison, me retenant dans un cauchemar dont je ne pouvais m'échapper.
Tout avait commencé quelques heures plus tôt, lorsque j'avais reçu cet appel terrifiant de ma mère. « Ton père a fait une crise cardiaque », avait-elle dit, sa voix tremblante et hachée. À peine avais-je raccroché que j'avais pris le premier vol disponible, espérant que j'arriverais à temps. Mais en cet instant précis, en voyant ce drap couvrir son visage, je réalisais que le temps m'avait trahi. Je n'étais pas arrivé à temps. J'étais ici, témoin de la fin.
Ma mère, me rejoignant dans la salle, s'effondra littéralement en voyant le corps sans vie de mon père. Ses genoux se dérobèrent sous elle, et elle s'écroula en larmes sur le sol glacé de la salle de réanimation. Je restai là, figé, incapable de la rejoindre dans son désespoir. C'est alors qu'un des médecins s'approcha de nous, ses yeux empreints de tristesse et de résignation.
— Je suis désolé, dit-il d'une voix douce mais impuissante.
Je voulais hurler, crier que ce n'était pas possible, que cela ne pouvait pas être la réalité. Mais aucun son ne sortit de ma bouche. Mes mains tremblaient alors que je m'approchais lentement du lit d'hôpital. Avec des gestes incertains, je retirai le drap qui recouvrait le visage de mon père, espérant de toutes mes forces que ce n'était qu'un cauchemar. Mais la réalité me frappa de plein fouet. Son visage, si familier, si fort autrefois, était maintenant figé dans la mort. Sa peau pâle, ses yeux clos, ses lèvres immobiles. C'était mon père, et il était parti.
Je m'agrippai au mur pour ne pas tomber, ma respiration devenant de plus en plus erratique. Des sanglots incontrôlables montèrent en moi, et je m'effondrai presque sous le poids de la douleur.
— Papa... Je t'en supplie, réveille-toi... murmurais-je d'une voix étouffée par les larmes.
Je secouai son corps, espérant désespérément qu'il réagirait, qu'il ouvrirait les yeux, qu'il me dirait que tout cela n'était qu'une erreur. Mais rien ne se produisit. Mon père restait inerte, silencieux. La panique monta en moi comme une vague incontrôlable, et je me mis à crier, mes cris résonnant dans toute la salle. Les médecins, affolés, tentèrent de me maîtriser, mais je me débattais avec une force que je ne me connaissais pas, refusant d'accepter l'inacceptable. Finalement, l'épuisement eut raison de moi, et je perdis connaissance, sombrant dans un noir profond.
***
Je me réveillai en sursaut, le cœur battant, dans une chambre d'hôpital éclairée par la lumière grise du matin. Pendant quelques secondes, je ne compris pas où je me trouvais. Les événements de la veille me revinrent en mémoire comme une vague glaciale. Mon père... mort. Tout me semblait irréel, comme si ma vie avait basculé dans un autre univers. Je me recouchai en silence, incapable de trouver la force de me lever, me sentant vide et désespérément seul. Chaque respiration me paraissait une lutte inutile.
Ma mère entra dans la pièce peu après, son visage ravagé par le chagrin, mais elle ne dit rien. Elle s'approcha simplement, s'assit à côté de moi et me prit la main. Nous restâmes ainsi, dans ce silence pesant, chacun absorbé par sa propre douleur, incapable de trouver les mots. Ses doigts, froids et tremblants, s'accrochèrent aux miens comme si elle cherchait désespérément un ancrage dans cette réalité devenue insupportable.
Je tournai la tête vers elle, et nos regards se croisèrent. Nous ne parlâmes pas. Ce silence, lourd et oppressant, semblait être la seule chose que nous étions encore capables de partager. Une larme coula sur ma joue, sans que je cherche à l'essuyer. Elle glissa lentement, marquant la première fissure dans l'armure que j'essayais de maintenir en place.
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Mariage forcé Tome 2 ( Vhope)
FanfictionTaehyung se retrouve soudainement marié à son violeur...