Deux ans. Deux longues années se sont écoulées depuis la mort de mon mari, et pourtant, je ne me suis toujours pas remis. Chaque jour semble être une lente agonie.
Il devient de plus en plus difficile de me lever le matin, encore moins de me rendre au travail. J'ai fini par tout laisser entre les mains de mon frère, Dong. Il gère l'entreprise à ma place pendant que je me noie dans l'alcool, me coupant peu à peu du monde extérieur. Je ne prends même plus soin de moi. Mes vêtements sont froissés, mes cheveux en bataille, et je ne me rappelle pas la dernière fois que j'ai ressenti le besoin de me raser.
Je me réveille, comme d'habitude, entouré de bouteilles vides qui jonchent le sol de ma chambre. Le soleil tente de percer à travers les rideaux tirés, mais la pièce reste plongée dans une pénombre étouffante. Je balaye d'un revers de la main les bouteilles qui traînent sur mon lit et me lève difficilement. Ma tête me tourne, mais je réussis à me traîner jusqu'à la salle de bain. L'eau froide sur mon visage ne suffit pas à me réveiller complètement, mais je n'ai pas la force de faire plus. Descendant les escaliers en direction du salon, je me dirige instinctivement vers le mini-bar. Une bouteille de whisky me fait de l'œil.
Au moment où je m'apprête à saisir la bouteille, Dong entre dans la pièce. Il s'arrête net et me fixe pendant un long moment, un mélange de tristesse et de frustration dans son regard.
– Quoi ?! criai-je, agacé par son silence.
Il reste impassible un instant, puis lance, la voix froide et tranchante :
– Tu t'es vu ? Tu ne ressembles plus à rien. Qu'est-ce que tu veux, te suicider encore une fois ?
Le poids de ses mots me frappe en plein cœur. La première année après la mort de mon mari, j'avais tenté de mettre fin à mes jours. Une tentative désespérée, motivée par une douleur qui ne semblait jamais faiblir. Cette douleur est toujours là, elle me ronge de l'intérieur, mais je me suis lassé de vouloir mourir. À la place, je me contente de me perdre dans l'alcool, jour après jour. Je roule des yeux, désabusé, et m'assois lourdement sur le canapé avec ma bouteille. Mais Dong ne me laisse pas faire. Il s'approche et me l'arrache des mains avec force.
– (soupirant) S'il te plaît, rends-la-moi. J'en ai besoin...
– Non, tu n'en as pas besoin, rétorque-t-il fermement. Ce dont tu as besoin, c'est de sortir de cette maison, de prendre l'air, de parler à quelqu'un... de te reprendre en main.
Je ris, mais c'est un rire amer, sans joie. Comment pourrais-je me reprendre en main quand l'homme que j'aimais n'est plus de ce monde ? Comment pourrais-je aller de l'avant, alors que c'est ma faute s'il est parti ? criai-je, la gorge serrée d'émotion.
Dong s'approche doucement, me laissant juste assez de temps pour lui reprendre la bouteille. Je prends une longue gorgée avant qu'il ne puisse me l'enlever à nouveau.
– Te saouler tous les jours ne le ramènera pas, me dit-il doucement.
Je ferme les yeux, accablé par ses mots. Je le sais. Bien sûr que je le sais. Mais l'alcool est la seule chose qui m'aide à supporter sa perte. Tant que je suis ivre, je ne suis pas lucide. Et tant que je ne suis pas lucide, je peux encore prétendre le voir. Il est là, partout autour de moi.
– Il me manque tellement, murmurai-je, ma voix tremblante.
Dong s'assied à côté de moi et hoche la tête en silence.
– Je le sais.
Un silence lourd s'installe entre nous, mais il finit par le rompre :
– Je voulais te parler d'un souci à l'entreprise.
– Lequel ? dis-je, d'un ton las.
– Nous avons un problème avec la succursale de Daegu, et j'aimerais que tu y ailles. J'ai déjà trop de boulot ici pour m'en occuper.
Je soupire profondément, agacé à l'idée de devoir quitter ma maison pour aller régler un quelconque problème.
– Envoie quelqu'un d'autre, lançai-je, sans conviction.
– Hoseok, tu es le PDG de cette entreprise. C'est à toi de t'en charger. Et puis, ça te fera du bien de sortir d'ici, de t'éloigner un peu de tout ça.
Je lui jette un regard, prêt à protester, mais je sais qu'il a raison. Peut-être qu'un changement d'air me fera du bien. Peut-être pas. En tout cas, je n'ai plus la force de me battre contre lui.
Dong appelle les domestiques et leur ordonne de ranger ma chambre. Il me force même à prendre un bain. L'eau chaude me réveille doucement, me faisant sentir un peu plus humain. Plus tard dans la soirée, nous discutons de tout et de rien. Il reste dormir, ce qui me réconforte d'une manière que je n'avais pas anticipée.
***
Une semaine s'est écoulée depuis cette conversation avec Dong. Il a tellement insisté sur l'affaire de Daegu que j'ai fini par céder, même si cela me coûte. Ce matin, j'ai pris soin de me raser et de me coiffer. Je ne veux pas effrayer mes employés avec mon apparence négligée. Je suis à l'aéroport avec Dong, qui m'accompagne jusqu'à l'embarquement.
– S'il te plaît, Hoseok... Ne bois pas, dit-il, son regard empli de sollicitude.
Je roule des yeux en soupirant.
– Mouais...
Nous échangeons une accolade avant que je n'embarque dans l'avion.
***
À peine ai-je atterri que je récupère mes bagages et suis immédiatement pris en charge par un chauffeur dans une berline noire. Tout a été prévu par Dong. Il a même réservé une suite dans un hôtel cinq étoiles.
En arrivant à l'hôtel, je demande qu'on me conduise à ma suite. La chambre est somptueuse, décorée avec goût, mais tout cela me paraît fade et dénué d'intérêt. Une fois seul, je commence à ressentir cruellement le manque d'alcool. Mon regard se tourne instinctivement vers le mini-bar. Malheureusement, il est presque vide. Agacé, j'appelle la réception et commande un whisky pêche.
Quelques minutes plus tard, on frappe à la porte.
– Entrez, dis-je, d'un ton las.
La porte s'ouvre sur un jeune homme portant ma bouteille, mais je reste figé en le voyant. Mon cœur manque un battement. Je le détaille de la tête aux pieds, incapable de détourner les yeux de son visage.
– Taehyung... murmurai-je, abasourdi.
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Mariage forcé Tome 2 ( Vhope)
FanfictionTaehyung se retrouve soudainement marié à son violeur...