La nuit passée à l'hôpital fut longue et silencieuse. Le bruit régulier des machines, le chuchotement discret des infirmières, et l'éclat artificiel des lumières blanches me maintenaient éveillé, perdue dans mes pensées. Je ne parvenais pas à dormir, l'esprit encore embrouillé par la scène tragique de la veille. Le fauteuil inconfortable où je m'étais assise n'avait rien fait pour apaiser ma douleur. Je fixais le plafond, en espérant que l'aube apporte un peu de clarté à cette nuit interminable.
Le matin, alors que la lumière du jour commençait à filtrer à travers les rideaux de la chambre, un médecin fit irruption, un sourire éclatant aux lèvres. Son expression joyeuse semblait si déplacée après le drame que nous venions de traverser. Ma mère et moi nous échangeâmes un regard, perplexes et légèrement inquiets. Avait-il vraiment lu notre dossier ?
— M. Kim, j'ai une nouvelle à vous annoncer, dit-il en me tendant un papier.
Je saisis la feuille avec des mains tremblantes et parcourus rapidement les lignes. Mon regard s'arrêta sur un mot. Un mot que je n'avais pas anticipé.
— Enceinte ? murmurais-je, incrédule.
— Oui, monsieur Kim, vous êtes enceinte de trois semaines. Félicitations, répondit-il, toujours avec ce sourire enthousiaste.
Je restai sans voix un instant, mon esprit peinant à assimiler cette information inattendue.
— Mais... je n'ai ressenti aucun symptôme, balbutiai-je.
— Cela peut arriver, surtout en période de grand stress. Maintenant que vous le savez, il va falloir prendre bien soin de vous et de votre bébé, ajouta-t-il, sa voix pleine de douceur.
Instinctivement, ma main se posa sur mon ventre. Un sourire timide se dessina sur mes lèvres, malgré la tristesse qui pesait sur mon cœur. Ce bébé... un espoir inattendu, une petite lumière dans cette obscurité. Le médecin me donna quelques recommandations supplémentaires avant de quitter la pièce, me laissant seule avec ma mère.
Nous sortîmes de l'hôpital ensemble, la tête encore pleine de pensées confuses. Ma mère, bien qu'attristée par la perte de mon père, me sourit doucement, comme si ce nouvel événement donnait un peu de répit à son cœur brisé. Pourtant, le vide laissé par mon père pesait toujours lourdement sur nos épaules.
***
L'après-midi, je me tenais immobile devant la tombe fraîchement creusée, mes yeux rivés sur le nom gravé dans la pierre. Le nom de mon père. Ce simple bloc de marbre, froid et imposant, symbolisait une réalité à laquelle je n'arrivais pas à me faire. La brise légère qui soufflait autour de nous semblait presque irréelle, comme un murmure de l'au-delà. Les feuilles des arbres dansaient doucement, contrastant avec la pesanteur de l'atmosphère. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'il n'était plus là. Mon père... Parti à un moment où nous commencions tout juste à renouer les liens.
Je sentis la main de ma mère trembler dans la mienne. Je me tournai vers elle. Ses yeux, rouges de larmes, étaient fixés sur la tombe, et sans un mot, elle éclata en sanglots. Ses épaules frêles secouées par l'émotion, je fis de mon mieux pour la réconforter, malgré ma propre douleur. Nous avancions ensemble pour déposer des fleurs sur la tombe, des lys blancs, symboles de pureté et de paix, que mon père avait tant aimés.
Lorsque nous sortîmes du cimetière, je vis Dong s'approcher de moi. Sa présence silencieuse, mais rassurante, me fit fondre. Sans réfléchir, je courus vers lui et me jetai dans ses bras, mes pleurs éclatant soudainement, comme si toutes les digues de ma souffrance cédaient à cet instant.
— Pleure, me murmura-t-il doucement en me serrant contre lui. Libère-toi de tout.
Je pleurai à chaudes larmes, mon visage enfoui contre son épaule. La douleur qui m'habitait était trop grande, trop lourde à porter. Dong, fidèle et solide, m'attrapa doucement par la main et me guida vers sa voiture, où je m'assis. Peu à peu, mes sanglots diminuèrent, remplacés par une vague de calme épuisé.
— Je suis vraiment désolé pour toi, dit-il avec sincérité, ses yeux cherchant les miens.
— Merci d'être là pour moi dans ce moment difficile, soufflai-je, reconnaissante.
Il me serra les mains dans les siennes, et son regard se fit encore plus doux.
— Tu n'as pas à me remercier. Je serai toujours là pour toi, quoi qu'il arrive.
Un soupir m'échappa, et je détournai les yeux, le regard perdu par la fenêtre de la voiture. Hoseok. Il m'avait promis d'être présent, de me soutenir, mais il n'était nulle part. La déception me frappa de plein fouet. Je devais me faire à l'idée qu'il n'allait pas tenir cette promesse, comme tant d'autres. Après tout, que pouvais-je espérer de lui ? Nous n'étions plus mariés. Il n'était plus tenu à ces engagements que nous avions autrefois pris l'un envers l'autre.
Je fermai les yeux, essayant de chasser ces pensées douloureuses. Mais au fond de moi, je savais que, malgré tout, une partie de mon cœur ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir.
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Mariage forcé Tome 2 ( Vhope)
FanfictionTaehyung se retrouve soudainement marié à son violeur...