Mariage forcé Tome 2 ( Vhope)

33

Je me lève avec une pointe d'inquiétude en repensant à l'état de Moon. Quelque chose en lui me trouble profondément, comme une impression de déjà-vu qui ne me quitte pas. Peut-être est-ce à cause de sa ressemblance frappante avec Taehyung... Mon cœur se serre à l'idée de mon défunt mari, mais je me dis que Moon n'a rien à voir avec lui. Pourtant, cette envie de me rapprocher de lui persiste. Je sens que je pourrais être son ami, l'aider peut-être.

Je me lève du lit et enfile un jogging décontracté avant de me diriger vers mon bureau pour travailler un peu. Mon regard tombe sur les documents étalés sur la table, mais je n'arrive pas à me concentrer. Finalement, je décide d'appeler le service de chambre, espérant revoir Moon. Mais lorsqu'on frappe à la porte, c'est un autre employé qui se présente. Je jette un coup d'œil rapide à son badge pour lire son nom.

— Han, c'est ça ?

Il me regarde, surpris que je m'adresse à lui.

— Oui, monsieur.

Je me gratte la tête, un peu gêné par la question que je m'apprête à poser. C'est inhabituel pour moi d'insister ainsi, mais je dois savoir.

— Vous êtes ami avec Moon, non ?

Han hésite, cherchant ses mots, comme s'il ne savait pas quoi répondre.

— Euh... oui, monsieur. Enfin, on se connaît, quoi.

Je m'attendais à cette réponse, mais cela ne me suffit pas. Prenant mon portefeuille, je sors quelques billets que je tends vers lui avec insistance.

— Tu pourrais me donner son adresse ?

— Je suis désolé, mais je ne peux pas faire ça...

— Allez, s'il te plaît.

Han regarde l'argent avec hésitation, visiblement tiraillé. Il secoue légèrement la tête avant de répondre.

— Monsieur, ce n'est vraiment pas une bonne idée...

Je sais qu'il va finir par céder. Voyant son hésitation, je rajoute quelques billets, insistant sans détour.

— Si tu veux, j'en rajoute encore.

Après un moment de silence, il soupire et finit par accepter. Il prend l'argent à contre-cœur.

— Vous aviez de quoi noter ?

Je lui tends rapidement une feuille et un stylo, et il griffonne l'adresse tout en me lançant un regard inquiet.

— Mais je vous en supplie, ne dites pas que c'est moi.

Je lui adresse un sourire pour le rassurer.

— Ne t'inquiète pas, c'est entre nous.

Je referme la porte après son départ et fixe l'adresse inscrite sur la feuille, une sensation étrange d'impatience me gagnant.

---

Je me tiens devant la porte de Moon, hésitant un instant avant de frapper. Mon cœur bat un peu plus vite.

*Toc toc*.

— J'arrive, entendis-je derrière la porte.

Un sourire étire mes lèvres en entendant sa voix. Finalement, la porte s'ouvre, révélant un Moon échevelé, portant un simple tablier. Ses yeux s'agrandissent de surprise en me voyant, et sans un mot, il referme violemment la porte.

— Excuse-moi, Moon, dis-je, la voix calme. Je voulais juste savoir comment tu allais.

Il reste silencieux un instant, puis sa voix se fait entendre, tremblante, de l'autre côté de la porte.

— Qui vous a donné mon adresse ? cria-t-il.

— Ouvre-moi, s'il te plaît, insistai-je doucement.

Je reste planté là, les secondes devenant des minutes, jusqu'à ce qu'il se décide enfin à rouvrir. Il paraît toujours sur ses gardes, comme une biche prête à s'enfuir à la moindre menace.

— (Sourire) Je suis vraiment désolé de m'inviter ainsi chez toi, mais il fallait que je m'assure que tu allais bien.

— Je... je vais bien, balbutie-t-il. Vous pouvez partir maintenant.

— Je te jure, je viens en paix. Je ne veux pas te faire de mal, je te promets.

— Partez, s'il vous plaît !

Je pousse un soupir, réalisant que je ne pourrais pas le convaincre pour l'instant.

— D'accord, d'accord. Je m'en vais.

Je recule lentement, le regardant refermer la porte derrière lui avec une précipitation qui trahit sa panique. Je ne peux m'empêcher de sourire un peu en pensant que, malgré tout, il va bien. Sa réaction exagérée m'a rassuré d'une certaine manière.

---

De retour à l'hôtel, je me laisse tomber dans le fauteuil de ma chambre et compose le numéro de Dong. J'ai besoin de lui parler de cette rencontre surréaliste.

— Allô, Dong ? dis-je dès qu'il décroche. J'ai vu quelque chose d'incroyable.

— Quoi donc ? Raconte, Hoseok.

— Il y a un employé dans cet hôtel, il ressemble à Taehyung comme deux gouttes d'eau. C'est complètement fou !

Je l'entends soupirer de l'autre côté de la ligne.

— Ce n'est pas possible, ce que tu racontes là. Taehyung est mort, tu le sais.

— Je te jure, Dong, c'est troublant. Je pense même à prolonger mon séjour ici, rien que pour comprendre ce qui se passe.

— Hoseok, tu dois passer à autre chose, me répond-il d'une voix grave. Cet employé ressemble peut-être à ton défunt mari, mais ce n'est pas lui. Essayer de te rapprocher de lui ne fera que rouvrir tes blessures.

Je serre le téléphone dans ma main, me mordant la lèvre avant de répondre.

— Peut-être que c'est ce dont j'ai besoin pour faire mon deuil...

— Non, Hoseok. Écoute-moi bien. Tu devrais rentrer. Laisse-moi m'occuper de cette mission à Daegu.

— Non, je peux gérer, dis-je fermement.

Dong soupire une nouvelle fois, puis me souhaite une bonne soirée avant de raccrocher. Je reste un moment immobile, le téléphone toujours à la main.

Je ne suis pas prêt à partir. Pas encore. Je vais tout faire pour que Moon et moi devenions amis. Peut-être que c'est ma manière d'avancer, même si c'est douloureux.