Chapitre 36 - Elsa et Vaiana

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RIO

Debout devant le sac de frappe de la salle de Knox, il le stabilise pendant que je me défoule dessus.

Depuis plus de deux heures, je repousse chaque brûlure musculaires qui me broient les bras, et continuent de frapper en essayant d'expulser toutes les émotions négatives en moi.

Une semaine s'est écoulée depuis qu'Ezequiel m'a confié son enfance.

Sept jours que je n'ai aucune nouvelle et que je ne le vois pas au bureau.

Autant de temps à me réveiller en sueur chaque nuit, à deux doigts de le rejoindre pour dormir dans son lit et enfin faire une vraie nuit.

Mais je suis trop lâche.

Paumée entre ma morale et mon désir d'être là pour lui, je reste silencieuse et poursuit ma vie.

- Rio, ça fait plus de deux heures que tu martyrises ce sac, lâche Knox qui s'écarte un peu.

Je pose mes mains sur mes hanches, ma brassière et mon legging me colle et la transpiration fait briller ma peau alors que j'ai le souffle court.

Pourtant ce n'est pas assez.

Torse nu dans son short de sport, Knox s'approche de quelques pas en jaugeant mon humeur et ce qu'il peut ou non se permettre.

- Laisse-moi te donner ce dont tu as besoin.

Il refait un pas, mais je recule et le stoppe.

- Tu ne peux pas, tu n'es pas celui qui est en capacité de le faire.

Si d'ordinaire le sexe est un exhutoire, aujourd'hui ça ne m'intéresse même pas.

J'ai l'esprit trop accaparé par Amber, l'éloignement d'Ezequiel, et le travail qui est toujours aussi chiant. Il veut argumenter, mais je sursaute en entendant un raclement de gorge.

Pendant une micro seconde, j'ai l'espoir que c'est lui.

Mais ce n'est pas le cas, malgré tout, un sourire étire mes lèvres en reconnaissant ce visage.

Flint le psychopathe.

Dès qu'il a du temps libre, il passe boire une bière avec moi et on matte un match de hockey sur glace. Je connais le capitaine de l'équipe de Boston qui est l'oncle super riche de Goldy, et qui m'a ouvert mon premier livret d'épargne pour faire chier mon père.

- J'ai la sensation d'interrompre quelque chose qui ne va pas me plaire, mais je peux me tromper. Vas y mec, continue ! Je ne veux absolument pas louper ça.

Dans un jean et un pull noir, sa veste en cuir pour le couvrir de la fraîcheur de l'automne, il s'approche nonchalamment de nous en haussant un sourcil dans ma direction, tandis que je souris devant son cinéma.

- T'es sérieux ? Tu veux pas me pisser non plus ?

Il se marre et comble la distance entre nous, passe un bras sur mes épaules et fixe Knox d'un air mauvais.

- Si c'est pour dégager les autres chiens qui tournent autour de mon territoire, je veux bien m'en charger mon ange.

Knox nous regarde à tour de rôle, je garde le silence en me disant que ça ne peut que m'aider à l'éloigner.

Il hoche simplement la tête, un peu blessé et indique à Flint qu'il laisse les clés pour qu'il puisse fermer.

Me retrouvant seule avec cet abruti, je dégage son bras et lui frappe dans l'épaule.

- T'es vraiment un connard.

Il fait semblant d'avoir mal, et se pose contre le mur en croisant ses bras sur sa poitrine.

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