Chapitre 54 - L'origine du mal

5K 413 267
                                    

EZEQUIEL

Dire que je suis putain d'enragé et un euphémisme. Je suis fou de rage quand j'ouvre les yeux brutalement. Mes sens s'affolent et mon cerveau m'envoie une rafale d'images qui me percutent de plein fouet. Mon rythme cardiaque crève le plafond, la tension dans mes veine connaît une embardée et ma respiration tente de rétablir un semblant de normalité dans ce putain de bordel.

Le réveil est plus que brutal. Il m'assassine, m'achève et me fout à terre.

Le souvenir d'Hach s'immisce dans tout ce bordel sans nom. Je me souviens de ses exercices de respiration, de méditation et me concentre là dessus.

"Ce ne sont que des émotions Ezequiel, tu peux les maîtriser mais pas les enchaîner. Enferme les dans ballon et lâche le, ne le laisse pas s'alourdir au point de ne plus savoir décoller."

J'inspire doucement, expire de la même façon. Dans mon thorax, c'est un carnage entre mon cœur qui s'affole et mes poumons qui tentent de lutter contre les trous que les balles leurs ont causé, j'ai la sensation d'être vulnérable et ça agite mon âme d'enragé.

Il me faut quelques minutes pour reprendre mon souffle et je pense qu'à une seule chose.

Retrouver Rio.

Je baisse les yeux sur mes avant bras, mon torse nu et j'estime que cette connerie a assez duré.

La colère de Rio est légitime et je la laisserai me rouler dessus autant de fois qu'elle le souhaite. Mais la fureur de son père et les petites manigances de sa mère me donnent envie de foutre le feu à ce putain de bâtiment.

J'arrache ma perfusion, décolle rageusement les patch sur ma poitrine et dégage le capteur sur mon doigt ce qui bien évidemment, alerte le cardiogramme qui se met à gueuler avant que je n'arrache la prise.

Passant la langue sur ma lèvre inférieure trop sèche, je sors mes jambes hors du lit, serrant les dents quand les plaies sur mon abdomen s'étirent.

La faiblesse de mon corps m'est insupportable et je me fout une claque mentale pour me secouer un grand coup.

Je n'ai pas le temps d'avoir mal putain.

J'inspire profondément et occulte la douleur en posant mes pieds nus sur le sol. Je ne porte qu'un jogging noir et mon torse est tellement bandé que j'ai la sensation d'avoir un tee-shirt. Mais hors de question de m'exposer devant mes hommes et encore moins devant le clan Turner de cette façon.

Un pied devant l'autre, je lutte contre le tournis de mon crâne et serre les dents pour atteindre l'armoire présente dans chaque chambre du Refuge.

J'attrape un tee-shirt blanc et l'enfile en grognant de douleur au moment de lever les bras.

Je tangue, des points noirs voilent ma vision mais la voix de Flint résonne dans mon crâne.

"T'as vu pire enfoiré. Respire, et bouge toi le cul pour aller chercher ta femme."

La main sur la poignée, je fais craquer ma nuque et roule des épaules pour détendre les muscles de mon dos beaucoup trop douloureux. J'ouvre la porte et m'engouffre dans le couloir en posant une main sur le mur pour maintenir mon poids. Mes jambes flageolent, mes genoux tremblent et la transpiration coule le long de mon dos et sur mes tempes.

À en juger par la luminosité, il doit être encore tard la nuit où très tôt le matin. Cependant, je sais que je me trouve au rez-de chaussé du bâtiment, je reconnais les couloirs que j'ai aménagé mais aussi les bruits et les voix qui me parviennent de la salle principale.

Je suis à mi-chemin quand je sens mon coeur faiblir, mes forces s'amenuisent et ça me rend fou. Je m'appuie un peu plus contre le mur et m'accorde une pause. Mais des bruits de pas dans ma direction me font me redresser brutalement.

UndreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant