Chapitre 39 - Une tornade bléssée

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RIO

Le soleil qui filtre à travers les baies vitrées caresse ma peau délicatement, me réveillant en douceur alors que les douleurs de mon corps s'éveillent lentement mais sûrement.

Il me faut quelques secondes pour réaliser où je suis.

Dans le lit d'Ezequiel.

Allongé sur le dos, son bras me garde près de lui alors que l'une de mes mains est posée sous son tee-shirt. Les battements de son cœur sont si calmes que je pourrais presque croire qu'il est en train de rêver.

Un livre ouvert est posé sur son torse, et son air serein me fait sourire avant de grimacer face à ma mâchoire douloureuse.

Même si son contact est apaisant, mon corps est foutrement endolorie et je fais l'inventaire de mon état en m'éloignant de lui.

La douleur la plus vive est celle de ma gorge, cette garce m'a écrasé la trachée et le simple fait de déglutir est difficile.

J'essaie de toucher ma peau abîmée à cet endroit, mais mon bras dans une écharpe me rappelle directement à l'ordre.

Mon crâne me donne l'impression d'avoir une gueule de bois tant je me sens vaseuse.

Mes côtes me font souffrir et quand j'essaie de me lever, ma jambe droite a du mal à suivre le mouvement avec mon genou abîmé.

J'ai l'impression de peser une tonne, et je n'ai jamais eu aussi mal de toute ma vie. Il me faut bien cinq minutes pour simplement tenir debout, et cinq autres pour rejoindre les toilettes afin de soulager ma vessie.

Hors de question qu'il m'aide à pisser, un peu de dignité quand même.

J'ai tellement mal qu'il me faut une dizaine de minutes pour réussir à tenir debout. Je n'ai que mes sous-vêtements de la veille, et je n'ai pas besoin d'un miroir pour observer tous les hématomes qui défigurent ma peau.

Ce n'est pas joli à voir, du violet foncé colore une bonne partie de mon corps, mais je suppose que le fait d'être toujours debout est déjà une petite victoire en soi.

Je me tiens au mur pour marcher, et constate qu'il n'est plus dans le lit mais sur la terrasse, fumant une clope en m'observant.

Je voulais le ramener en douceur pour son réveil, mais on dirait que j'ai mis trop de temps.

Je continue de m'aider du mur et des meubles, ma démarche est incertaine puisque je boîte, mais il sait que s'il vient m'aider je vais piquer une crise.

Ezequiel ne me considère pas comme une princesse à sauver, mais comme une guerrière qui a parfois besoin d'un autre guerrier pour se reposer.

Je met tellement de temps à parvenir jusqu'à lui qu'il a le temps de terminer sa cigarette, avant de poser ses mains sur mes hanches pour m'attirer contre son corps. Je me love dans ses bras, passe mes mains sous son tee-shirt pour toucher sa peau chaude, et sourit quand il attrape le plaid sur le fauteuil extérieur pour le draper sur mes épaules.

Je ne sais pas combien de temps je reste comme ça, juste enveloppé dans le cocon protecteur qu'il représente.

- Ton réveil n'a pas été trop brutal ? chuchoté-je.

Je fronce les sourcils en me reculant un peu, la gorge douloureuse pendant qu'il attrape une tasse de café qu'il porte à mes lèvres.

Le liquide chaude est un peu désagréable au début, mais j'ai un petit soupir de soulagement en sentant un apaisement derrière.

- Ne t'en fais pas avec ça. Comment tu te sens ?

Je laisse ma tête retomber sur son torse, profitant de ses mains chaudes qui se reposent dans mon dos après avoir posé la tasse sur la table.

UndreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant