Chapitre 59 - Foutu sociopathe

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RIO

Il me suffit de fermer les yeux pour me revoir courir dans le labyrinthe au clair de lune, nos rires s'élevant dans l'atmosphère avec une complicité qu'on ne partage qu'ensemble.

Sa façon de me séduire, d'éveiller ce lien entre nous qui je le sais, ne pourra jamais se briser contrairement à ce que j'ai pu croire. Mon âme sera toujours liée à la sienne, je ne peux pas me défaire de cette connexion si spéciale, qui rend chaque moment avec lui si intense.

J'aimerais que les choses soient plus simples, mais rien ne l'est entre nous. Il y autant de douleur que d'émotions positives dans notre relation.

Depuis qu'il m'a brisé le cœur, et même si j'ai compris pourquoi il l'a fait, quelque chose s'est fragilisé en moi. Ça a ébranlé mes convictions, dont une qui est la plus importante.

Je n'arriverais pas à le sauver.

Et je crois que je comprends enfin pourquoi Flint savait que je ne pourrais pas y parvenir.

Ezequiel doit guérir parce qu'il le veut, ce doit être un choix qu'il fait pour lui-même. Et il y arrivera, sans moi. Parce que je ne peux pas le choisir, je l'ai à mon tour blessé sans vraiment le vouloir.

Je n'ai pas juste vu sa douleur, je l'ai ressenti au plus profond de mon être comme si je vivais sa peine mêlée à sa déception. Et j'ai entendu le bruit de son rêve que j'ai piétiné de mes mots distants.

Il voulait un baiser, il a gagné un cœur brisé.

Et depuis trois jours que nous sommes dans ce manoir de tarés, il a pris ses distances avec moi. Plus de caresses sur la nuque, plus de regards en coin, ou de sourires à la dérobée.

Il n'est pas désagréable, pas impassible ou fermé, juste différent.

" Je ne vais pas abandonner Rio. Jamais."

Pourtant, j'ai l'impression que c'est ce qu'il fait et d'une certaine façon, c'est moi qui ai provoqué ça avec mon rejet.

Je mentirais si je disais que ça ne fait pas mal.

Mais je ne peux pas lui en vouloir, il s'est ouvert, m'a déclaré ses sentiments à coeur ouvert et moi je lui ai balancé qu'on était de la même famille. Le pire, c'est que ce n'est absolument pas ce que je pense. Ce n'est que le reflet des mots de mon père, que j'essaie de m'ancrer dans le crâne.

Ça ne marche pas.

Ma tête a compris, mais mon cœur s'en branle. Il bat à m'en déchirer la poitrine quand je me retrouve seule comme maintenant, face au poids de mes décisions et aux conséquences qu'elles entraînent.

Depuis le labyrinthe, on se concentre sur le plan concernant Amber. J'essaie d'occulter que je suis dans le manoir d'un sociopathe qui aime faire du mal aux femmes, et que le seul mec dont je suis tombée amoureuse dans ma vie m'est interdit.

J'ai une vie de merde, alors vive les Maltesers.

Je m'en gave à longueur de journée, repensant à la trahison et à la manipulation de la seule personne extérieure à ma famille que j'ai intégrée dans ma vie.

À chaque souvenir de nous deux, se superpose la vérité où Amber n'a jamais été mon amie, mais bel et bien une ennemie qui s'est foutue de moi.

J'ai peur de la tuer.

Je n'ai jamais ôté la vie de quelqu'un, c'est une limite que je me suis toujours imposée et que mes parents ont fait en sorte de maintenir. Ils n'ont jamais voulu que je suive leurs traces, je crois qu'ils rêvaient d'une jolie histoire d'amour pour moi.

UndreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant