Chapitre 49 - Roulette russe

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EZEQUIEL

Ce matin quand je me suis réveillé après avoir rêvé, j'ai eu envie de changer de vie. C'était bref, quelques secondes durant lesquelles je me suis souvenu avoir rêvé cette nuit. C'était décousu et désordonné mais ça semblait réel.

Rio était allongé dans un lit qui ne m'appartenait pas, mais j'étais avec elle. Les draps blancs recouvraient son corps et son visage, elle riait pendant que je parsemais son corps de baisers et de coup de dents. Ses genoux tentaient de me dégager, son souffle se perdait dans son rire, mais ses mains me maintenaient contre elle jusqu'à ce que je remonte vers son visage, plongeant mon regard dans le sien.

Je crois que l'on était au Mexique, mais je n'en suis pas sûre, je ne me rappelle plus très bien. Cependant ce qui m'a marqué c'est cette phrase qui est sortie de ses lèvres comme un murmure.

- Tu n'es pas obligé de choisir entre lui et moi Ezéquiel. Choisis nous, tous les deux.

J'ignore ce que ça signifie, mais ça semblait tellement important pour elle que j'ai acquiescé avant de l'embrasser. Mais j'ai ressenti ce malaise intense qui m'a fait ouvrir les yeux.

Depuis, cette phrase tourne en boucle dans mon esprit, me rendant plus silencieux que d'habitude. Au volant de ma voiture, je sens le regard de Rio sur mon profil. J'ai conscience que mon mutisme la touche alors je pose ma main sur sa cuisse pour apaiser le tumulte qui semble naître dans son esprit.

ses doigts se lient aux miens, mais son regard ne me lâche pas. Cependant, je suis incapable de dire quoi que ce soit.

Nous entrons dans le Bronx, la neige tombe doucement rendant les rues glissantes. Je me gare devant la nouvelle maison des Walker et me tourne vers Rio. Emmitouflée dans une grosse doudoune, son bonnet et son écharpe, un jean et des boots, elle m'observe en silence, cherchant à décrypter ce qui me rend plus silencieux que d'habitude.

- Tu sais, les mecs mystérieux ça n'excite plus personne. Si tu me dis ce qui ne va pas je te montre ma culotte.

Elle arrive à m'arracher un sourire, et du bout des doigts j'attrape son écharpe pour la tirer vers moi. Mes lèvres effleurent les siennes et mon malaise disparaît petit à petit.

- Menteuse, ça t'excite quand je joue les ténébreux.

Taquine, elle mordille ma lèvre inférieure en me donnant raison avant de me donner un vrai baiser qui apaisent mon esprit chaotique.

J'inspire profondément et lève le regard vers la maison qui abrite West et Octavia. J'aimerais lui dire que je me suis mis à rêver depuis qu'elle est entrée dans ma vie, et que certain rêve me perturbe plus que d'autre. Mais à quoi ça servirait ?

- Je suis fatigué, c'est tout. Tu es prête ?

J'ai voulu que Rio m'accompagne aujourd'hui pour qu'elle puisse rencontrer Octavia. Flint aurait adoré les voir toutes les deux. Mais je sais que cette rencontre remue profondément ma tornade qui culpabilise encore. Elle est nerveuse, triture ses doigts froids et son regard se voile de tristesse.

Je caresse sa nuque avec douceur, lui laissant le temps de reprendre ses esprits. Elle prend une profonde inspiration, greffe un léger sourire sur son visage et acquiesce.

- Prête.

Courageuse Tornade.

Nous sortons de la voiture pour remonter l'allée que Bill a déneigée et salée pour éviter que l'on se casse une jambe à cause du gel.

J'inspire doucement en attrapant la main de Rio dans la mienne pour lui donner du courage afin de rencontrer la fille de Flint.

La porte qu'ouvre sur West, assis dans son fauteuil flambant neuf et qui nous regarde à tour de rôle avec le sourire. Dans son pull noir qu'il a remonté sur ses avant bras et son jean, il a plutôt fière allure. Ses cheveux bruns sont propres, coiffés et maintenus par un élastique. Il n'a plus de cernes, bien qu'il soit encore un peu pâle.

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