Chapitre 62 - Au delà de chacun de ses rêves

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RIO

Mes doigts sur mes lèvres, j'ai le cœur en miettes après ce baiser.

Si celui que je lui ai donné plus tôt portait tout le poids de ma culpabilité, le sien était comme un adieu. Empreint d'amour, de tristesse, et d'un abandon définitif de ses barrières avec moi.

Ezra, Léa et moi attendons dans la cage d'escalier.

J'ai le palpitant en folie, l'adrénaline me brûle les veines et c'est la première fois que je déteste ça.

Je me reconcentre cette fois sur Ezequiel dont la voix s'active dans le couloir.

- Alors Amber, on ne veut pas affronter son pire cauchemar ?

Il la provoque, et mon stress s'intensifie en sentant ses chances de survie diminuer considérablement.

- C'est dommage, toi et moi on a pourtant énormément de choses à se raconter.

J'entends des bruits de pas, il se bat contre plusieurs hommes d'Amber dans le couloir, mais je ne peux rien voir sans risquer de me faire repérer. On doit conserver l'effet de surprise.

Mon arme en main, je régule ma respiration et sourit quand la voix d'Ezequiel retentit d'un ton ironique et dépourvu d'empathie.

- Comme se parler du soir où j'ai tordu le cou de ta sœur.

Putain s'il crève pas c'est moi qui vais le tuer.

Je sais qu'il doit la faire sortir, c'est tout le but du plan afin que je puisse l'attraper et enfin lui faire payer tous ces mois, où j'ai été la conne qui culpabilisait de sa disparition.

Le chantage qu'elle a fait à Ezequiel, la façon dont elle a été l'instigatrice de notre chute à tous les deux.

Il est l'heure de régler cette foutue addition.

- Je dois avouer qu'elle avait une sacrée paire de couilles. Elle a gardé le sourire jusqu'à la dernière seconde.

De nouveaux bruits étouffés synonyme d'une bagarre résonne, des grognements, des os qui se brisent, et le rire d'Ezequiel qui retentit de façon sadique.

- Elle n'avait pas froid aux yeux quand elle m'a demandé de la tringler sur le bureau de Victor. Cette petite salope s'est même mise à genoux pour défaire ma ceinture.

Je serre les dents, Léa m'offre un clin d'oeil pour que je ne perde pas la tête en criant dans le couloir comme une femme bafouée.

Mais ça me gonfle.

- Mais elle ne valait pas le coup. Comme si j'aurais laissé une pauvre orpheline des rues complètement paumée me sucer.

Je souris, et j'admets être une garce.

Je ne connaissais pas cette fille, mais elle et Amber avaient pour but de faire payer ma famille pour la stupidité de leur père. Alors oui, d'une certaine façon je suis ravie d'imaginer le cœur de cette garce d'Amber, se briser sous les mots cruels d'Ezequiel qui a souvent entendu mon cœur la pleurer.

Il ricane avec mesquinerie, repousse de nouveaux assaillants mais continue de jouer son rôle à la perfection, poussant le vice un peu plus loin.

- Mais j'imagine que c'est comme ça qu'on règle les problèmes chez les Vanhove. En ouvrant grand la bouche pour se prendre une faciale. Tu crois que c'est ce que ton père a fait quand il a supplié Ares de le laisser en vie ?

Son rire sarcastique s'élève dans l'air, mon cœur s'emballe quand je sens le sol vibrer sous des pas qui arrivent en nombre.

Je veux m'extraire de ma cachette, mais Ezra me plaque au mur d'une main sur l'épaule et secoue la tête.

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