Undream

Chapitre 41 - Dream VS Monster

RIO

Les jours depuis l'incident avec Willow défilent à toute vitesse, mon corps se remet doucement mais ma fierté reste en miettes.

Le jour où je la vois, je lui fais bouffer le sol.

En attendant, je squatte chez Ezequiel, je dépose mon odeur dans ses draps, m'invite dans son quotidien en laissant mes fringues traîner partout. Je vide ses placards de café et je me fais des cabanes dans le salon quand il n'est pas là.

J'ai longtemps aimé la solitude et la quiétude, mais c'est devenu une source d'angoisse.

Donc quoi de mieux qu'un bon "scream" plongé dans le noir ?

Mais ce soir, je ne suis pas concentrée sur mon film, une sensation désagréable s'est emparée de ma poitrine depuis quelques heures et je n'arrive pas à la faire partir.

Google dit que je fais possiblement une crise cardiaque et que je devrais appeler le 911.

Toute seule depuis des heures, je tourne en rond en attendant son retour. Les choses ont changé entre nous, mais aucun ne verbalise nos nouvelles habitudes pour ne pas se confronter à la réalité.

Ezequiel ne parle pas beaucoup, alors j'apprends à regarder ses actes. La façon dont il a pansé mes plaies, celle qu'il a de m'observer de loin sans intervenir quand j'ai du mal à me baisser, son attention de toujours me préparer un café brûlant à chaque réveil.

J'ai eu la visite de Ezra et Léa qui sont gerbants d'amour et de sexe torride, Flint est venu siffler quelques bières avec moi, et même Stacy est passée avec un cadeau. Je pense que c'est le moment de l'utiliser.

Il est bientôt une heure du matin, et je me retrouve à déambuler à poil dans l'appartement en cherchant le fameux paquet de Stacy. Je le trouve rapidement caché sous un monticule de fringues qui fait râler Ezequiel le maniaque, il le range chaque jour, et chaque soir il le retrouve comme s'il n'avait rien fait.

Ma façon à moi de rendre son quotidien moins chiant.

J'enfile le soutien gorge et le string bonbons, et me dit que j'ai quand même l'air un peu conne avec cette merde.

Je pars dans la partie cuisine, et m'installe sur le plan de travail les jambes dans le vide. Etant donné que j'ai un petit creux, je grignote le bonnet droit sucré qui recouvre ma poitrine en me demandant ce qu'il peut bien faire.

Je repense aux derniers jours passés avec lui, je n'ai jamais aussi bien dormi que dans ses bras, près de son corps chaud.

Seul problème, monsieur ne me touche plus.

Enfin si, mais pas complètement. J'ai largement récupéré ma mobilité, j'arrive à me baisser sans chialer et je ne boîte plus, mais ma peau reste marquée par endroits et mes côtes sont toujours un peu douloureuses.

Toujours dans cette position à quasiment me grignoter le nibard, j'entends la porte s'ouvrir alors qu'il rentre enfin en posant ses clés sur la console. Un soupir de lassitude quitte ses lèvres quand il enlève son manteau, et se dirige vers son armoire pour le ranger proprement.

Je n'ai pas allumé la lumière, celles de l'extérieur diffusées par les lampadaires de la rue offrent une atmosphère intime et douce. Je relâche le fil de mon soutien gorge où il n'y a plus que trois malheureux bonbons sur mon sein droit, et le vois scruter le loft pour me chercher.

Son regard trouve ma cabane en désordre, les couettes par terre et les oreillers du lit jonchent le sol pour en faire un matelas. Il se retourne, écarquille les yeux en me voyant et me détaille de la tête aux pieds avec un sourire qui s'intensifie à chaque pas qu'il fait vers moi.