Chapitre 50 - Les larmes de Rio

4.8K 411 167
                                    

RIO

Je n'ai pas dormi de la nuit.

Déjà, parce qu'il n'est pas rentré et que mon anxio mètre crève le plafond. Afin d'endiguer ce stress constant, j'ai décidé de m'entraîner face au miroir devant le lavabo à lui proposer de passer les fêtes avec ma famille.

Il est sept heures du matin et j'ai enfilé une jolie robe dans l'espoir d'être un peu...

Bordel est-ce que j'ai envie de lui plaire ?

C'est risible, et ça me donne envie de me gifler quand je vois un sourire niais étirer mes lèvres, pendant que j'essaie d'arranger les dégâts de mon insomnie.

Un peu d'anti cerne pour cacher la misère, du fard à joue pour me donner des couleurs, et du mascara pour effacer mon regard de zombie qui sort d'un épisode de The Walking Dead.

J'inspire un grand coup en enroulant mes cheveux dans un stylo qui traîne pour les remonter en chignon, et observe mon reflet dans le miroir en imaginant qu'il est en face de moi.

Il ne répond pas à mes appels, mais j'ai la certitude qu'il va bien. Je ne sais pas l'expliquer, mais je ressens au fond de moi que son cœur bat toujours.

- Tu passes Noël avec moi.

Merde, ça sonne comme un ordre.

J'accroche un sourire sur mon visage, et prends une voix plus douce.

- Tu veux bien venir fêter Noël avec moi ?

Oh quelle horreur.

Je ressemble à une adolescente qui bave devant son premier crush. Je me secoue un peu, ferme les yeux et prends une profonde inspiration en les rouvrant.

- Et si on emmenait tes parents, West et Octavia en Louisiane pour les fêtes ? On pourrait passer Noël tous ensemble, en famille.

Un peu vulnérable, mais parfaitement sincère.

Je hoche la tête en m'encourageant mentalement, et coupe ma respiration quand j'entends la porte du loft s'ouvrir. Le cœur battant, je le rejoins rapidement.

Même si je suis décidée à m'ouvrir un peu et à passer un cap en le présentant à ma famille, je veux d'abord savoir comment il va après avoir rencontré Harrington, qui est à l'origine de la mort de Flint.

Mais je me fige à quelques mètres de lui, sans même l'expliquer alors que je n'ai pas encore croisé son regard, je suis incapable de l'approcher.

Il dégage tellement de froideur que la température de la pièce elle-même semble avoir chuté.

Ezequiel relève lentement la tête vers moi, et mes mains se joignent entre elles sur ma petite robe à fine bretelle rouge cerise.

Oui, c'est pour aller dans le thème de Noël.

Sauf que là tout de suite, il est si impassible. Il s'éloigne vers le frigo pour prendre une bouteille d'eau, et je suis un peu paumée.

Pire, je me sens mal à l'aise.

Je me lance quand même, j'essaie d'approcher en douceur en gardant tout de même une certaine distance, jaugeant ses réactions mais il semble décidé à m'ignorer.

- Est-ce que tout va bien ?

Ma voix est hésitante, et je déteste avoir cette impression de marcher sur des éclats de verre.

J'en ressens les extrémités coupantes en guise de prévention, pourtant je continue en essayant de comprendre ce qui se passe dans sa tête, les paumes moites et la déglutition difficile.

UndreamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant