Fausse Identité

Chapitre 14

Je le regarde avant de lire l'article sur l'écran très concentré. Je ne sais pourquoi, je m'arrête de lire quelques instants et je viens me perdre sur une photo de nous deux où je pose ma main dans son dos lors de cette soirée caritative.

Je n'arrive pas à m'empêcher de regarder la beauté de cette robe et le corps incroyable que celle-ci peut lui faire. Je souris bêtement en repensant à cet instant tendu dans cette salle au enchères.

- Tu m'enlève ton putin de sourire. Saori est déjà une sacrée conne ! Une conne avide de pouvoir, alors si elle lui prend la vedette, elle va brûler ton appart.
- Hm...
- Hm ?! Elle n'a peut-être pas ton capitale, mais je te rappelle que niveau notoriété elle t'ecrase lourdement avec ses talons.
- Je te croyais mon meilleur ami...
- Et je suis aussi ton agent. Tu te tapes qui tu veux, au contraire. Mais fait le discrètement, elle est la petite fille de Kimura... Tu imagines déjà les gros titres ?!

Soudain le regard d'Ace se détache du miens et ses yeux s'adoucissent immédiatement.

- Bonsoir... Souffle Hana légèrement frileuse les mains sur les épaules.

Je me tourne brusquement vers elle tout en écarquillant les yeux avant de pousser doucement Ace de la cuisine en la voyant se trimballer avec sa petite serviette.

- Salut ! Lui répond Ace avec un grand sourire. Ça fait plaisir de te voir...
- Allez dégage. Grogné-je en l'attrapant par le t-shirt.
- Mais attend... On... Gabi !

Je le pousse fermement vers l'ascenseur avant de discrètement lui parler.

- Dis à Saori que je ne suis pas au Japon ce soir, au-moins elle ne me fera pas chier.
- Et elle ?!
- Hana reste ici.
- Elle... Attend quoi ?! Mais mon gars t'as pété les plombs...
- Bonne soirée. Lui lancé-je avant de laisser l'ascenseur se fermer.

Je me tourne soulagé d'avoir fait partir Ace et je la regarde se diriger vers la  cuisine et je la vois regarder mes meubles en bois noble.
Je ne sais pas ce qu'elle pense de ma cuisine ou quelle critique elle est en train de faire, mais je la regarde très sérieuse, face à celle-ci. On dirait presque que c'est la première fois qu'elle en voit une de la sorte. Ça me fait rire...

Je la vois tendre la main vers mon placard puis elle se retient gênée avant de regarder minutieusement tout ce qui peut se trouver chez moi. L'appartement est si calme. La seule chose que j'observe c'est elle... Juste elle.

Jamais je n'ai eut une oeuvre d'art aussi rare et délicate chez moi.

Elle vient pousser, sans s'en rendre compte ses longs cheveux avant de plisser le nez devant l'un des gros portrait sur toile.

- Mon père. Lâché-je brutalement .

J'ai dû lui paraître tellement silencieux qu'elle sursaute de manière discrète. Elle détache ses yeux de la toile et vient les poser sur mes obliques avant de regarder mes tatouages sur le bras.

- C'est un artiste Polonais qui me l'a faite. Il me l'a peint quelques semaines après son décès.

Elle me regarde avec compassion mais je ne laisse rien paraître. Je me fiche de sa compassion, je n'en ai pas besoin.

- Je peux te demander quelque chose à mettre sur mes épaules ? Si ça ne te dérange pas...
- Tu as froid ? Lui demandé-je inquiet.

Ma question la fait légèrement sourire et elle hoche doucement la tête pour me faire comprendre que oui. Je dois bien avoir quelque chose pour elle.

- Je reviens. Sers toi si tu veux quelque chose...

Je me dirige dans mon dressing avant de prendre un simple t-shirt noir Zara oversize.

Je regarde le t-shirt entre mes mains pensif et je me tourne vers l'encadrement de la porte complètement ailleurs. Est-ce que je vais la laisser dormir ici ?

Non... Elle partira bien avant que je ne lui propose, j'en suis sûr. Mais qu'est-ce que je fais ? Pourquoi je réfléchis comme un âne ?

Je me dépêche de sortir pour venir lui apporter quelque chose pour la couvrir.

- Ça devrait aller. Je n'ai que ça pour toi. Soufflé-je en lui tendant un t-shirt noir.

Elle prend ce t-shirt en main et je la regarde passer ses doigts dessus... Est-ce qu'elle compte mettre ce "pyjama" ou est-ce qu'elle va partir à vive allure ?

- Tu restes ? Lancé-je subitement très sérieux.

Elle ne me répond pas de suite et elle sourit même de me voir patienter de la sorte puis elle vient délicatement hocher la tête avant de me lancer un regard qui me plaît.

- Ça va Hana ? Tu es si silencieuse.
- Je suis fatiguée... Souffle-t-elle.
- Excuse-moi...Lui susurré-je en m'approchant d'elle.

Elle m'a l'air si fatiguée... Ses beaux yeux sont épuisés de voir ma gueule, ça se voit.
Je pose mon doigt dans le creux de sa serviette avant de venir lui enlever.
Elle me regarde perdue mais elle ne dit rien complètement absorbée par ma personne.

Je lui fais doucement lever les bras avant de lui mettre ce haut noir qui vient lui tomber sur les seins après avoir passé sa tête. Je stoppe le t-shirt et je viens effleurer ses seins de mes doigts.

- Gab...
- calme-toi... J'ai compris que tu étais fatiguée. Murmuré-je avec douceur.

Je viens tendrement toucher et dessiner le galbe de sa poitrine avec mes doigts avant de venir descendre vers ses hanches pour la tirer vers moi.

- Hana, est-ce que tu restes ?
- Est-ce que j'ai vraiment besoin de te répondre ?

Je viens doucement l'embrasser et je sens qu'elle se laisse bêtement faire n'arrivant même pas à me repousser tellement ce petit signe de tendresse la touche.
C'est assez étrange pour elle comme pour moi, je ne me croyais pas aussi délicat...

- C'est dommage, rigolé-je.
- De quoi ?
- J'aurais tellement aimer clôturer ce chapitre en te prenant assise sur moi... juste là ! soufflé-je en montrant le canapé d'un mouvement de tête.

Elle sourit brièvement me faisant comprendre qu'elle n'aurait pas été contre, mais, rattrapée par la fatigue, elle vient poser ses doigts sur mon bras tatoué.

- Gab, où je peux dormir ?
- Là...

Je passe devant elle et lui montre un long couloir avec une porte au fond.

- Je te laisse ma chambre.
- Tu me la laisse ? dit-elle souriante.
- Pour dire vrai, j'ai encore deux trois appels à passer... Ça va occuper ma soirée.
- Très bien... À demain matin. J'admets être très très fatiguée.

Elle me fait signe de la main et je la regarde partir en direction de ma chambre. Je la regarde se dandiner dans mon t-shirt jusqu'à ce qu'elle disparaisse de ma vue et je souris.

Je souris parce que je suis con. Je souris parce que je ne me pensais plus aussi faible... Lui demander de rester. Elle va penser que je suis en manque d'attention...

Pendant ce temps, alors qu'elle s'est paisiblement allongée dans mon lit. Elle envoie un dernier message de détresse à son amie.