chapitre 22

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Je la regarde complètement bloqué dans son geste légèrement surprise par mon haussement de voix. J'y suis allez un peu fort.

- Il y a des sujets que l'on devrait aborder ... Tu vas me faire croire que je suis le seule à-
- J'aime encore mon ex. Me coupe-t-elle.
- Monsieur, votre soupe ! S'exclame poliment le serveur.
- Casse toi avec ta putin de soupe.

Le serveur fait les gros yeux et fait demi-tour sans même respirer. Je regarde d'un regard glaciale Hana qui croit pouvoir s'en sortir avec une phrase aussi minable soit-elle.

- J'ai horreur que tu me prenne pour un con !
- Quoi ?! Pourquoi ?
- C'est ton seul moyen pour couper court à la conversation ? Ton ex ? Tu pensais vraiment que ça marcherait.
- Putin... Gabriel !  Je ne veux pas parler de ça avec toi.
- On va en parler.
- Ça n'a jamais été l'un des sujets de cette relation. Il me semble que je te l'ai bien fait comprendre.
- Hanamaru, s'il te plaît. Sois un peu sérieuse.

C'est étrange, prononcer l'entièreté de son prenom me procure une sensation indescriptible mais plaisante.

- Ne parlons pas de sentiments, surtout quand Saori t'imprégne encore.
- M'imprégner ?! Bon sang, cette sortie au restaurant ne te paraît pas assez officiel ?!
- Pardon ? Putin ! Me lâche-t-elle grossièrement. Mais qu'elle conne je suis bordel...

Je la vois se lever brutalement avant de prendre son sac à main. Qu'est-ce que j'ai dis encore putin ? C'est quoi le problème ?

- Hana ! Crié-je en m'énervant.
- Officiel ?! Mais pour qui tu me prends ? Putin Gabriel, tu crois que je rêve de nager dans ton monde démesuré ou quoi ?!
- J'ai-
- Tu m'emprisonne dans un putin de tourbillon médiatique contre mon gré !
Tu crois que je 16 ans et que je rêve d'avoir ma gueule dans ton feed Instagram ?

Étrangement, j'ai l'impression de me poser cette question aussi. Sans le vouloir j'imagine ce qu'un couple normal posterait. Leurs vacances, leurs restaurants préférés ou encore leurs moments en famille. Je m'imagine avec Hana de plusieurs façons différentes.
Je lis l'énervement sur son visage et je comprends avec du recul mon erreur bien trop naïve.

J'ai agis par pulsion et je n'ai pas envisagé les conséquences.

Tout le monde nous regarde. Tout le monde me regarde.
Je pose mes yeux sur les siens qui me paraissent humides et je regarde ses joues et son nez rouge de honte avec tous ses regards. Sans perdre de temps elle part à vive allure du restaurant.

- Hana ! Hana putin ! M'écrié-je en me levant.

Je la suit jusqu'à l'extérieur avant de lui attraper le bras en plein vol.

- Hana, s'il te plaît ! Je suis désolé ! S'il te plaît ne part pas comme ça...
- S'il te plaît Gabriel. Tu me demande de rester ? Ça fait une semaine que je suis là, tu ne me connais pas !
- Et bien je suis prêt à découvrir chacune de tes facettes et à les accepter sans broncher.
- Gabriel, qu'est-ce que tu racontes ? On ne se sépare pas.
- Mais tu transforme ça en séparation ! Que tu rentres en Angleterre, c'est une chose. Ne pas t'exprimer sur ce que tu ressens au point de me mentir en est une autre. Je... Tu n'as pas confiance.

Elle ne dit plus rien. À quoi peut-elle bien penser. Ses yeux se perdent et l'observe patiemment ignorant ce que je pourrais lui dire de plus pour la garder près de moi.

Elle soutient soudainement mon regard et je viens faire de même légèrement agacé comprenant qu'elle ni dira rien. Qu'elle n'a pas envie de s'exprimer sur quoique ce soit qui pourrait me concerner apparemment.

- Peux-tu me ramener.
- En effet. Je devrais te ramener. Soufflé-je haineux.

Sur la route aucun mot ne se dit, de toute façon je crois qu'elle n'a pas grand chose à dire.z
Cette soirée avait pourtant si bien commencé...
Gabriel se gare devant mon immeuble avant de serrer son frein à main.

- Hana... s'il te plaît...
- Gabriel.
- Je te demande juste de parler putin !
- Pourquoi tu t'enerves ?
- Parce que tu me glisse des doigts ! Lâché-je sincère.

Elle se pince les lèvres avant de lever les yeux au ciel pour garder son sérieux car j'ai l'impression qu'elle serait capable de s'effondrer à tout moment. Ce que je ne souhaite pas...

- Toi et moi ce n'est pas possible. On est pas...

Je viens délicatement poser ma main sur cuisse profitant de la chaleur de sa peau parfumée.

- Pas quoi ?! Jamais je n'ai passé une semaine aussi incroyable ! Et crois moi je serais prêt à payer un prix imprononçable juste pour la revivre. La revivre encore et encore. Sans jamais me lasser de toi. S'il te plaît. Tu es mon seul échappatoire... Hana.

Elle tient fermement la poignée de la portière pensive puis je la vois lâcher prise avant de s'enfoncer dans le fauteuil en cuir de la voiture.

- Hana, dis moi quelque chose ! Dis moi dans ce cas là que tu n'as rien ressenti... que tu te fiche de ce que je peux peut-être ressentir.
- Tu sais que je ne peux pas dire ça...
- Ça me rassure...
- J'ai du travail... Je ne peux pas...
- Mon bureau sera le tiens ! Dis-je.

Et soudain parmis cet orage, la voilà qui laisse apparaître un doux sourire. La pression redescend et je relâche la pression en regardant ses lèvres maquillées d'un rouge laqué.

- Peut-être qu'on pourrait prendre quelques nouilles...

Putin, j'en reviens pas ! Des nouilles ? Si j'avais su qu'il lui fallait des nouilles pour faire sauter cette horrible pression je lui en aurait acheté des tonnes.

- Un restaurant 2 étoiles, non, mais des nouilles cuite à l'eau, oui.
- On ne va pas retourner dans ce restaurant. Rigole-t-elle bêtement.

Je souris heureux de la voir ainsi et je viens me garer devant un 7eleven pour aller exaucer le voeu le plus précieux de cette demoiselle.

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