Fausse Identité

chapitre 28

J'ouvre difficilement les yeux, réveillée par quelques secousses et je m'étire avant de regarder Gabriel qui conduit dans un calme olympien, les yeux rivés sur la route.

- On arrive bientôt ? Demandé-je d'une petite voix.
- Dans 5 petites minutes, je cherche le parking... Ce putin de parking.
- Tu es énervé... Dis-je en rigolant.
- Non. Pas du tout.

Je le vois froncer les sourcils concentré sur l'entrée de ce parking qu'il cherche très sérieusement et je souris. Je me relève et je l'aide aussitôt à trouver ce fameux parking.

- Là ! C'est ici... Soufflé-je. Il y a le logo !
- Merci honey... Lâche-t-il en rentrant dans le parking pour venir se garer.

Mon souffle un quart de seconde quand j'entends ce petit surnom mais je ne dis rien. Je souris au plus profond de moi.
Un hôtelier arrive  à toute vitesse complètement confus en nous voyant me garer ce qui me coupe dans mes pensées.

- Monsieur Huang... Bon-
- Impossible de trouver votre parking. Le coupe-t-il énervé.
- Excusez-nous monsieur... Je vais, si vous le permettez, vous débarrasser de vos bagages...
- Merci. Lance-t-il avec un ton glacial et ferme.

Je donne doucement mon sac à ce pauvre jeune homme et je lance un regarde noir à Gabriel pour lui faire comprendre que ce n'est pas la peine d'être aussi aigris.

- Je vous laisse vous diriger à la réception, c'est Toshi qui vous dirigera à table.

Il vient me prendre fermement par la taille avant de nous diriger dans l'ascenseur.

- On mange quoi dans ce restaurant ? Demandé-je ailleurs.
- Je ne sais pas... On m'a surtout conseillé les desserts.
- Je pensais être le dessert... Dis-je taquine.

Il s'approche de moi, me plaquant presque contre l'ascenseur froid avant d'attraper mon visage de sa main chaude et il rapproche doucement ses lèvres des miennes sans m'embrasser tout en jouant de cette situation oppressante.

- Je te rassure, tu es le suprême des desserts. Celui qu'on finit à s'en lécher les doigts un à un. Souffle-t-il en me dévisageant.

Je lève délicatement mon menton pour le défier avant de poser mes doigts sur sa chemise quand les portes s'ouvrent.

- Gabriel... Dis-je d'une petite voix voyant qu'il ne bouge pas.
- Tu as de la chance.

Il lâche mon visage avant de me laisser sortir de l'ascenseur et je sens son regard se poser sur moi quand une hôtelière arrive avec un immense sourire.

- Monsieur Huang, madame Kimura, bienvenue ! Nous avons installé votre table. Je vous laisse me suivre.

Elle nous installe à table et je commande rapidement un verre de vin blanc pour décompresser et Gabriel une bière belge avant de souffler lui aussi. Nous voilà enfin posé à table.

- Du coup, où sommes nous ?
- Au Mont Fuji. Me répond-il sérieusement en regardant mon décolleté.
- Mon dieu ! C'est vrai !?
- Oui... Sourit-il. Hana ?
- Hm ? Dis-je toute contente.
- Tu ne trouve pas que ce type au fond de la pièce mange bizarrement ?!

Je me tourne brusquement pour regarder de qui il peut bien parler mais je ne remarque rien d'anormal... Je fronce les sourcils perdue et je me tourne vers lui.

- Qu'est-ce que tu me racontes ? Les gens sont normaux ici...
- Excuse-moi... J'ai dû mal voir. Me sourit-il.

À quoi joue-t-il ? Je m'apprête à ouvrir la bouche quand deux assiettes se posent sous notre nez.

- Messieurs, dames, confit de canard et ses ravioles à la truffe. Pour accompagner ce plat, nous vous proposons un pinot gris alsacien. Madame ? Me demande le serveur.

Qu'est-ce que... Qu'est-ce que je dois dire où faire ?
Je rougis un peu perdue et je viens lui tendre mon verre vide.

- Si vous permettez madame, je vais vous changer votre verre ...

Je le regarde partir et je reste dubitative... J'aurais peut-être dû demander un sprite.

- Voilà, bonne dégustation. Dit le serveur après avoir servi Gabriel.

Je viens goûter le canard du bout de ma fourchette et je le laisse fondre dans ma bouche avant de regarder Gabriel conquise.

- Bordel de merde... Dis-je la fourchette encore bouche. C'est juste divin.
- Du coup, cette boîte...
- Tu n'en seras rien. Je ne vais pas faiblir.

Il me regarde avec envie avant de placer correctement une de ses petites mèches noires de cheveux puis il se penche un peu plus vers moi.

- Je ne suis pas fan des surprises tu sais...
- Je peux te jurer que tu vas la savourer !
- Savourer ? Ça se mange ?
- Tu peux manger ce qu'il y a en dessous oui ! Rigolé-je en rougissant.
- Spécialité Anglaise ?
- C'est plutôt un mixe...
- Sucré ou salé ? Me demande-t-il très sérieux et concentré.
- Épicé...
- Merde... Je n'ai vraiment aucune idée. J'espère que ça vaut le coup! Rigole-t-il.
- Ah ça, oui !

Nous finissons notre assiette en discutant puis l'on finit par entamer les desserts et Gabriel me regarde toujours perplexe titillé par ce cadeau. Bon sang, ce qu'il est impatient ça en devient drôle.

- Ne mange pas trop de dessert... Tu risques de ne pas pouvoir apprécier ce qui t'attend.
- Tu as raison, mais c'est vraiment délicieux ! Je suis impressionnée... Je ne m'attendais à aussi bien manger.
- Les pâtisseries françaises sont vraiment imbattables !

Gabriel lève la main d'un geste sec et maîtrisé et un serveur s'approche immédiatement.

- Monsieur ?
- Dites à l'homme qui a fait ceci que c'est incroyablement bon...
- je vais le chercher monsieur. Il est en cuisine.

Je regarde le serveur partir et je souris en regardant Gabriel.

- À ce point ?
- Si je peux voler ce type de cet hôtel pour le mettre dans le miens...
- Orh c'est pas vrai. Voleur.

Quelques secondes défilent et je devine au mouvement de tête de Gabriel que le chef pâtissier arrive. À ma grande surprise, le voilà qui perd entièrement son sourire avant de se toucher le front soulé.

- Monsieur Huang... J'ai cru comprendre que mes desserts vous plaisait.

Je me tourne brusquement et je fais les gros yeux quand je vois Léo. Évidemment... Un restaurant Français, j'aurais dû me douter qu'il serait là.
Oh mon dieu... Dites moi que ce n'est pas vrai !

Je vois le regard de Gabriel s'assombrir je sens déjà les problèmes arriver.