Chapitre 7

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LAUREN

Maggie est restée avec moi ce soir, ne voulant pas me laisser seule dans le tour bus. Enfin seule, cela est un grand mot. Le chauffeur est ici, mais il est en appel avec sa femme et ses enfants.

- On regarde on film ? me propose Maggie en me lançant dans les mains la télécommande.

J'accepte. Cela est toujours mieux que de regarder mon téléphone dramatiquement en pensant à tout le reste de la famille qui s'amuse.

Je suis heureuse que Maggie soit avec moi, et s'être dévouée est réellement gentille pour moi. Mais savoir que Billie est avec ce mec me fait délirer.

- James Bond, annonce la rousse en souriant.

Je soupire, sachant que nous regardons toujours le même film avec elle. Entre Maggie et Billie, qui nous force à regarder toujours la même série, je suis habituée à connaitre les répliques par coeur.

D'une oreille distraite, j'écoute la télévision en fixant la fenêtre. J'envoie un rapide message à Billie dans l'espoir qu'elle me réponde, mais aucune réponse après quelques minutes.

Une sonnerie se fait entendre, mais une musique aussi ringarde ne peut venir que du téléphone de Maggie. La rousse se lève, et fronce les sourcils avant de me dire :

- Ce sont tes parents.

Ils ne m'appellent jamais à l'improviste. Mon père et ma mère sont militaires, et prennent contact avec moi à la fin de chacune de leur mission.

- Tu veux répondre ? me demande-t-elle.

- Je... Ouais ?

Je prends le téléphone dans mes mains et sors dehors, en même temps que de décrocher.

Il fait froid, le vent me claque violemment contre le visage, me poussant à cacher le bas de mon visage dans mon sweat. J'aperçois Maggie, me fixer l'air inquiet, à travers la fenêtre du van.

- Allô ?

- Bonjour Lauren, se fait entendre la voix de ma mère à l'autre bout du fil.

- Bonjour. Vous n'êtes pas en mission ?

- Ton père, si. Moi je suis en repos car je me suis pris une balle dans la main.

Je ne me sens jamais réellement inquiète pour eux. Je suis ce que l'on peut appeler «une erreur». Mes parents ne voulaient pas de moi, du fait de leur métier. Étant militaire, ils n'ont pas le temps d'éduquer un enfant.

- Tu vas bien ?

- Oui, plutôt. Et toi ?

Quand je suis née, ils avaient déjà trouvé des amis à eux qui étaient partant pour m'éduquer : Maggie et Patrick.

Je n'ai jamais souffert de l'absence de mes vrais parents, ou même eu mal de ne pas me sentir désirée. C'est juste parfois étrange, de me dire que les personne avec qui je parle seulement trois fois par mois sont ceux qui m'ont mis au monde.

- Je vais bien, dis-je simplement. Tu sais, Billie a commencé sa tournée mondiale. On part des États-Unis pour plusieurs mois.

 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant