BILLIE
Je joue aux cartes avec mon frère, Claudia et ma petite-amie. C'est une routine importante pour moi avant chaque concert. Je ne dois pas beaucoup parler pour conserver ma voix, surtout pour les dates importantes de ma tournée.Nous avons fini les concerts en Amérique du Sud, et nous sommes désormais en Europe. Et comme dans la plupart des pays où je fais qu'un seul concert, dans une seule ville, je dois performer correctement. Les gens attendent ce moment depuis longtemps, je n'ai pas le droit de les décevoir.
-Cela fait du bien de ne pas t'entendre parler, Billie, me charie mon frère.
Je ne répond pas, lui tirant simplement la langue. Lauren me regarde en pouffant, ce qui me vexe. Je sais qu'elle pense la même chose que mon frère car il est vrai que je parle beaucoup. Parfois... Enfin, souvent même.
Mais ce soir, pour mon concert en Espagne, je ne peux pas me permettre de beaucoup parler avant d'arriver sur scène. Alors je prends sur moi et vient poser ma tête sur l'épaule de ma copine.
- Tu ferais attention Billie, je crois que ta copine louche un peu sur ton jeu.
Lauren lance ses cartes sur Claudia qui vient de parler, et donc en même temps rater sa tentative de triche. Je tourne les yeux et en effet, ma petite amie regardait mes cartes pour pouvoir me battre par la suite.
- Désolé mon coeur, rigole-t-elle. Et toi, va te faire foutre !
Claudia fait semblant de lui envoyer un baiser alors que j'aperçois Finneas lever les yeux au ciel, voyant les chamailleries déplorables de nos petites amis respectives.
Sortez moi de la.
- Je vais perdre de toute façon, alors j'arrête la partie !
Lauren se met debout et commence à partir de ma loge. Je ne comprends pas son habitude, surtout qu'elle ne me regarde même pas avant de partir.
Je me lève en courant et vais rejondre ma copine. Ne pouvant pas parler, et donc l'appeler, je suis obligé de lui courir à près. Je pose ma main sur son épaule, ce qui la fait sursauter.
- Tu m'as fais peur ! crie-t-elle.
Je hausse les épaules. Avant que ma copine ne parte de nouveau, je fronce les sourcils, lui demandant silencieusement pourquoi elle est partie si rapidement. Et sans raison.
- Pourquoi je suis partie, hein ? me demande Lauren en souriant. Devine.
Je l'aime beaucoup, tout le monde le sait et ce n'est pas un secret, mais je déteste son petit sourire en coin. J'ai envie de lui arracher. Fait pas la maline.
Sans que je puisse comprendre, Lauren attrape ma main et m'entraine dans la première pièce ouverte qu'elle trouve. Elle ferme la porte à clé, avant de planter ses yeux dans les miens, avec une force déstabilisante.
- Tu ne peux pas parler, alors reste discrète et ne crie pas.
Ouais, finalement ma voix était déjà bien échauffée avant le concert.
...
- Tu pourrais m'accompagner acheter des fleurs ?
La question de Hannah au milieu du concerts de Billie m'étonne. Elle sait que c'est mon moment préféré de la journée. À son regard, je comprends que cela semble important. Et quand une larme coule discrètement, je ne réfléchis plus.
- Ok, on va y aller, dis-je. Et tu vas m'expliquer.
Je passe mon bras autour des hanches de Hannah et nous dirige vers la sortie. Rapidement, j'envoie un message à Billie pour lui expliquer que j'accompagne mon amie en urgence. Elle sera sûrement déçue de ne pas me voir, mais je n'ai pas le choix.
Hannah, qui a loué une voiture pour la semaine que l'on passe en Espagne, m'emmène dans le véhicule sans un mot. Seulement une fois à l'écart, j'ose lui demander :
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Ça fait quatre ans qu'elle est morte.
La fin de sa phrase est à peine compréhensible, car Hannah est prise d'un puissant sanglot. Je la prends dans mes bras directement et vient la rassurer en passant mes mains dans ses cheveux.
- Ça va aller...
- Elle me manque tellement, putain...
Je ne pourrais sûrement jamais comprendre la douleur de perdre la personne que l'on aime. Enfin, je veux dire, dans le vrai sens du terme. Hannah a tellement souffert de la mort de sa petite amie que cela l'a bouffe de jour en jour.
Mais ce soir, dans cette voiture où la douleur de mon amie résonne contre les vitres, je comprends que tout s'empire. Que ses sourires ces derniers temps sont faux, et que cette journée est douloureuse pour elle.
- Tu veux acheter des fleurs pour lui envoyer ? demandais-je.
- Oui, me répond la rousse en se décollant de moi pour renifler. Je vais les envoyer pour qu'elles arrivent rapidement à Los Angeles.
- Parfait.
Je lui offre un sourire réconfortant et Hannah commence à conduire jusque chez le fleuriste.
Nous nous garons devant une petite enseigne espagnole, avant de rapidement rentrer dedans. Une odeur oppressante de fleur dégage de cet endroit, me faisant tousser, mais qui ne semble pas déranger Hannah.
Un viel homme acceuille Hannah qui fronce les sourcils un peu plus à chaque mot car elle ne comprends rien à ce que le fleuriste lui dit. Je viens donc à sa rescousse.
- Tu voudrais quoi comme fleurs, Hannah ?
- Des roses blanches, c'était ses préférés.
Je me gratte brutalement la gorge avant de me tourner vers l'homme. Dans un espagnol qui me semble parfait, j'indique :
- Un bouquet de roses blanches, s'il vous plait.
L'homme semble étonné, mais fonce chercher ce que je lui ai demandé. Il revient avec une tonne de roses, et laisse Hannah choisir celles qu'elle souhaite ainsi que le nombre. Je reste aux côtés de mon amie pour donner toutes les instructions aux fleuristes, qui semblent rassuré de ne pas être tombée sur des americaines incapables de s'exprimer.
Heureusement que j'ai appris l'espagnol durant mes trois ans chez moi.
- Ce serait pour envoyer à Los Angeles, précisais-je. Hannah, tu veux rajouter un mot avec les fleurs ?
- Oui, oui...
Les yeux dans le vide, elle s'approche du comptoir. Elle est assez en retrait depuis tout à l'heure, trop triste vis à vis de la situation. Je suis rasurrée de l'avoir accompagné, elle n'aurait jamais pu faire cela toute seule.
Après avoir écrit un petit mot et l'adresse pour les fleurs, Hannah part en courant dans sa voiture. Ne pouvant pas laisser les fleurs ainsi, je paie pour Hannah en remerciant l'homme.
Je rejoins mon amie dans la voiture. Elle pleure, le visage caché dans ses mains. Je viens poser ma main sur sa cuisse, et me colle à son corps pour lui montrer ma présence.
- Je l'aimais tellement...
Elle lève les yeux vers moi, et avec un grand sourire, malgré ses larmes, et me dit :
- Sinon, tu es vraiment sexy quand tu parles espagnol.
Et toi tu es jolies, même quand tu pleures.
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~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISH
FanfictionDans l'éclat des projecteurs, deux cœurs s'entrelacent, L'une comme une sœur, l'autre avec amour, La première en tournée, la seconde à ses côtés, Mais l'ombre d'un garçon vient tout chambouler. Son charme effervescent, tel un venin sournois, Ébranle...