Chapitre 16

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LAUREN

Nous sommes encore dans une ville différente, et actuellement, Billie est encore entrain de donner un concert.

Je ne fais que de l'encourager, de danser sur les musiques entrainantes, de la regarder en souriant faiblement sur celles tristes... Je crois que assister à ses concerts est la chose que j'apprécie le plus au monde. 

Vers le milieu de ce dernier, l'envie d'aller aux toilettes est bien trop présente. Je pèse le pour et le contre longtemps, et finit par conclure que je pourrais revoir prochainement les musiques que j'ai loupé ce soir.

Après être passé aux toilettes, alors que j'allais me rendre en courant dans les coulisses pour voir la suite du concert, je tombe nez à nez avec Q.

- Qu'est-ce que tu veux ? demandais-je méfiante en le voyant sourire malicieusement.

- Pour commencer tu vas mieux me parler.

J'avale difficilement ma salive et recule brusquement quand il fait un pas vers moi. Il me fait extrêmement peur, même si je tente de ne pas le montrer.

Après m'avoir fixé longtemps, il finit par me dire sèchement :

- Tu comptes faire ta groupie à chaque concert de Billie ?

Je soupire, ne montrant pas que je prends très mal sa remarque, et finit par répondre :

- Je ne fais pas ma «groupie». J'encourage simplement Billie comme son connard de copain ne le fais pas.

C'est sûrement le mot de trop, ouais.

Q déplace rapidement son corps devant la porte des toilettes, me bloquant le passage pour une quelconque fuite envisagée de ma part.

Je reprends vite peur. Quand il est dans les parages, j'ai toujours la boule au ventre. Et même quand j'ai des moments de courage, ou je dis enfin ce que je pense, cela ne dure jamais vraiment longtemps.

- Qu'est-ce que tu as dis là ? crie-t-il.

Je baisse la tête, et tombe nez à nez avec les poings du mec aux cheveux roses crispés. Ses veines ressortent, et j'ai soudainement peur qu'il me frappe de nouveau. Mes ématomes ne sont pas encore partis et sont toujours douloureux.

- Rien...

- C'est moi que tu traites de connard ?

Ses crises résonnent dans ma tête et font battre mon coeur anormalement. Je n'ai aucun moyen de fuir, et je crois même que si ce serait possible, mes jambes n'arriverait pas à bouger tellement je suis pétrifiée.

- Je... Non...

- Tu es vraiment qu'une abrutie toi.

Et je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que son poing s'abat une nouvelle fois dans ma joue.

Mon visage subit douloureusement l'impact, un goût métallique remplissant ma bouche. Je ferme les yeux, pensant que cela est finit et que je ne suis pas tombée comme la première fois.

Finalement, je m'en sors bien.

Mais un autre coup de poing fait tourner ma tête dans l'autre sens, ce qui cette fois, me fait perdre l'équilibre. Il a tellement de force que mon corps heurte violemment le sol.

Abattu par le mal de tête qui me prend, je reste immobile au sol. Puis, je recois un coup de pied dans le ventre, me faisait presque tirer au coeur. Et après de nombreux coups, et des insultes que je perçois à peine car la douleur physique est bien trop forte, tout s'arrête.

Plus de coups. Plus d'insultes.

Juste le vide et la douleur.

Je reste au sol, incapable de bouger. Je ne pense pas pleurer, car aucun sanglot ne sort de ma bouche, je sens des larmes couler. Je ne sais même pas si c'est parce que je me trouve ridicule ou simplement car je souffre terriblement.

J'entends ses pas s'éloigner, me laissant enfin tranquille car je parle plus. Je suis totalement assomée, alors il doit se dire que cela est déjà suffisant.

Cependant, après qu'il soit sorti, j'entends la porte être fermée à clé. Je me relève brusquement, gémissant de douleur au passage, et je me précipite sur la porte.

Je ne peux pas l'ouvrir, Q vient de m'enfermer.

- Q ! criais-je désespérée. Ouvre-moi, par pitié ! Q !

Mais aucun son de l'autre côté de la porte. Je me laisse tomber contre le mur, ne sachant absolument pas quoi faire d'autre que de pleurer.

- Il y a quelqu'un ? demandais-je en criant à plein poumon alors qu'on sanglot m'échappe.

Je tambourine contre la porte de longue minutes, mais personne ne semble m'entendre.

Je m'assois par terre, mes genoux repliés contre mon corps, et je pleure en attendant que le temps passe, que quelqu'un vienne m'ouvrir.

...

- Lauren, bordel !

Des mains viennent m'aggriper brusquement, me faisant crier, ayant eu terriblement peur que ce soit Q qui soit revenu me frapper.

Mais quand je relève la tête, et quand j'aperçois le visage paniquée de Claudia, je respire mieux.

- Bordel, il a recommencé ?

Je hoche de haut en bas la tête, pleurant toujours, et levant les bras pour que la brune me prenne dans les siens.

- Lauren, montre moi où il t'a frappé ?

Elle m'aide à me relever, et je suis toujours tétanisée, incapable de dire quoi que ce soit. Mon visage, ravagée par les larmes, et par les coups, je relève en tremblant le haut de mon t-shirt.

Je n'ose même pas baisser la tête pour regarder l'état de mon corps. Vu la douleur que je ressens, rien qu'en inspirant un peu trop fort, je sais déjà que cela n'est pas beau à voir.

- Je pense qu'il faut aller à l'hôpital, dit Claudia, ses yeux paraissant orrifiés.

- Non ! Non, non, non... Surtout pas.

Je fonce cacher mon visage dans son cou, lui faisant promettre encore une fois de ne dire cela à personne.

Je l'ai bien cherché après tout.

Je le mérite.

Claudia me dit de l'attendre ici, et elle revient avec des compresses et des anti-douleurs.

 ~ All the pain he caused to you ~ BILLIE EILISHOù les histoires vivent. Découvrez maintenant